La croissance ? Toujours pas…

75% des entreprises interrogées ne prévoient pas de croissance de leur activité au 1er semestre 2024

Afin de mettre en lumière l'état d'esprit des entreprises françaises dans le contexte économique et géopolitique actuel, le Cabinet ARC a mené, avec l'IFOP, une étude portant sur la perception des entreprises françaises sur l’avenir économique du pays, le financement des TPE/PME ainsi que la problématique des délais de paiement et leur impact sur la gestion de trésorerie.

En voici les principales observations :  75% des entreprises interrogées ne prévoient pas de croissance de leur activité au 1er semestre 2024, en hausse de +8 points par rapport à septembre 2023, et 18% en anticipent même le recul. Un pessimisme qui se retrouve également dans le degré de confiance des répondants en l'avenir : 63% se sont déclarés convaincus de la dégradation de la situation économique française au cours des 6 prochains mois - et ce même avant l'annonce par Bercy de la baisse des prévisions de croissance pour 2024 -, dans un contexte où, par ailleurs, 3 entreprises sur 10 (hors services) s'inquiètent de difficultés d'approvisionnement en raison de la période géopolitique actuelle.

Désengagement bancaire

1/4 des entreprises ne pensent pas pouvoir faire face au remboursement cumulé de leurs créances, PGE, investissements et factures, un score bien plus optimiste qu'en septembre dernier mais à mettre en perspective avec des inquiétudes manifestes : pour plus d'1 entreprise sur 2 (59%), les banques se désengageront vis-à-vis des TPE/PME qui n'ont pas encore remboursé leur PGE utilisé,  pour la quasi-totalité des entreprises interrogées (97%), la situation économique entraînera une augmentation du nombre de dépôts de bilan de leurs clients. Celle-ci sera "importante" voire "extrêmement importante" pour 35% des sondés, si près de 9 entreprises sur 10 pensent que les sociétés en difficultés vont utiliser la possibilité de rééchelonner le remboursement de leur PGE, près de la moitié estime que cette mesure ne permettra pas de réduire le nombre de dépôts de bilan.

Plus de 7 entreprises sur 10 (74%) continuent de déclarer que c'est en premier lieu via l'allongement des délais de paiement des fournisseurs que seraient compensés les besoins en trésorerie, très largement devant le recours à leur découvert bancaire (45%). Par ailleurs, 43% des répondants , soit +10 points par rapport à l'an dernier, utiliseraient l'affacturage, alors même que cet outil est considéré par 84% d'entre eux comme trop couteux et donc peu voire pas rentable

98% des sociétés interrogées estiment que les délais de paiement de leurs clients ne se sont pas améliorés et pour 28% qu'ils se sont même dégradés au cours du dernier trimestre 2023. De plus, pour près d'1 entreprise sur 2, la possibilité de rééchelonner le remboursement des PGE ne réduira pas les retards de paiement. Des résultats cohérents avec les déclarations des sociétés interrogées en septembre et pour qui, à 83%, les délais de paiement risquaient de devenir la variable d'ajustement à la crise pour la gestion des trésoreries.

Alors même que les entreprises manifestent leurs craintes en matière de gestion de trésorerie et de défaillances :  elles n'ont pas une connaissance approfondie des services pouvant les accompagner en cas de difficultés : seuls 42% connaissent le rôle du médiateur des entreprises, 35% celui du médiateur du crédit et à peine 22% celui du Commissaire aux restructurations et à la prévention des difficultés en entreprise,  60% déclarent que leurs clients n'ont pas anticipé une dégradation des délais de paiement en réorganisant leurs services internes ou en faisant appel à des ressources extérieures.

Denis Le Bossé, Président du Cabinet ARC, commente : « Si l'on observe un léger regain de confiance quant au soutien des banques vis-à-vis des sociétés qui n'ont pas encore remboursé leur PGE utilisé, les délais de paiement sont définitivement considérés, à une très nette majorité de 74%, comme le premier moyen utilisé pour compenser les besoins de trésorerie. Par ailleurs, près de 9 entreprises sur 10 estiment que les sociétés en difficultés utiliseront la possibilité offerte par Bercy de rééchelonner jusqu'à fin 2026 le remboursement des PGE. Néanmoins, il est clair, pour près de la moitié des sondés, que cette mesure ne permettra de réduire, ni les dépôts de bilan, ni les retards de paiement. Or les TPE-PME continuent de manquer structurellement de fonds propres et ne connaissent pas suffisamment les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour les accompagner en cas de difficultés. Dans ce contexte, 75% des sociétés ne prévoient pas de croissance de leur activité au 1er semestre 2024 et la conviction d'une augmentation des dépôts de bilan est massive, à 97%, dans une conjoncture toujours fortement marquée par l'inflation ou le coût de l'énergie ».

   

 

 

 

 

 

Commentaires

Aucun commentaire

Ecrire un commentaire

Pour écrire un commentaire vous devez vous connecter à votre compte.

Si vous n'avez pas encore de compte nous vous invitons à vous inscrire gratuitement.

A lire