Parler au téléphone est un sujet d’angoisse pour la jeune génération. Un problème pour la communication en entreprise.
Chat interne, mail, téléphone : alors que les communications au sein des entreprises se multiplient et évoluent à un rythme effréné, le cabinet Robert Walters a noté une nouvelle tendance auprès des jeunes professionnels lors de sa dernière enquête : la phone anxiety. En effet, si le téléphone est majoritairement utilisé dans le milieu du travail, il peut induire un sentiment d'inconfort croissant parmi les jeunes professionnels.
Cette nouvelle étude du cabinet Robert Walters révèle que le mail reste le moyen de communication privilégié par les professionnels, que ce soit pour les échanges internes (41%) et externes (69%). Toutefois, des disparités sont à noter selon les générations : en effet les professionnels de moins de 29 ans privilégient avant tout les échanges en personne et par mail (75%) par rapport à un appel téléphonique, tandis que les plus de 30 ans semblent plus à l’aise avec cette pratique (38%).
Ainsi, si la génération Z et les millenials sont souvent critiqués pour leur utilisation du téléphone, leurs habitudes de travail révèlent qu’ils privilégient la communication numérique, et hésitent à passer des appels. « On le remarque aujourd’hui au sein même de nos équipes où la part de prospection est importante, et où les collaborateurs plus jeunes ont davantage le réflexe d’envoyer un mail ou un sms plutôt que de passer un appel », note Imaine Fatnassi, manager au sein du cabinet Robert Walters.
Dans un contexte où les jeunes générations sont plus sensibles aux sujets de bien-être au travail, cette étude met en exergue une augmentation de l'anxiété téléphonique chez les jeunes professionnels. Alors que 79% des professionnels déclarent se sentir à l’aise lorsqu'ils passent des appels, cette proportion chute à 57% pour les moins de 29 ans, versus 75% pour les 30-49 ans et 85% pour les plus de 50 ans.
Les raisons évoquées incluent la peur de ne pas avoir toutes les réponses à des requêtes, la crainte d'être écouté par des collègues et la pression sociale due à un flot continu de sollicitations. Ces préoccupations reflètent une réticence croissante des jeunes travailleurs à choisir le téléphone comme outil principal de communication.
« Les jeunes générations ont pour la plupart débuté leur carrière professionnelle pendant le Covid, période où tous les échanges se sont digitalisés. Nombre d’entre eux craignent de prendre le téléphone, de se heurter à un refus, et envisagent le mail comme un moyen plus simple et rapide de communiquer, explique Imaine Fatnassi. Un changement que nous remarquons également avec les professionnels avec lesquels nous échangeons au quotidien, qui ne répondent plus au téléphone et privilégient les retours par messages, ce qui impacte forcément le lien que nous créons avec nos clients et nos candidats ».
Vers une évolution des pratiques
Cette tendance à la réduction de la fréquence d'utilisation du téléphone soulève des questions cruciales pour les entreprises qui cherchent à optimiser leur efficacité de communication. Si les échanges téléphoniques restent essentiels pour certaines fonctions, les organisations peuvent également réfléchir à de nouveaux outils numériques afin de répondre aux préférences changeantes des nouvelles générations. Elles peuvent également mettre en place un accompagnement et proposer des formations afin de les aider à se sentir plus à l’aise au téléphone.
L’objectif ici est de à créer un environnement professionnel qui encourage l'engagement et réduit le stress lié à la communication. Pour les entreprises, cela signifie repenser leurs stratégies de communication pour permettre une utilisation plus harmonieuse des canaux modernes, tout en maintenant l’efficacité et la fluidité des échanges.
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