L'irrésistible envie d'entreprendre

Un Français sur 4 veut se lancer dans l'aventure entrepreneuriale. Mais au-delà de l'enthousiasme, bien des freins subsistent. 

Un Français sur quatre envisage d’entreprendre un jour… L’attrait pour l’entrepreneuriat ne connait pas la crise.

Entre crise inflationniste et passage en force de la réforme des retraites, le contexte économique et social est en ébullition. La prise de risque associée à l’entrepreneuriat effraierait-elle davantage les Français ? L’événement Go Entrepreneurs et Bpifrance ont souhaité les interroger sur leur envie d’entreprendre (étude OpinionWay).

Une voie d’épanouissement

Interrogés sur leur désir de créer ou reprendre une entreprise, les Français continuent d’afficher un intérêt fort pour l’entrepreneuriat : un Français sur quatre serait animé par l’envie de créer ou reprendre une entreprise ou se mettre à son compte. Les jeunes de 18 à 30 ans seraient même deux fois plus nombreux à afficher cette volonté (49%).

L’enquête relève également que les femmes seraient plus nombreuses que les hommes à souhaiter se lancer dans l’aventure entrepreneuriale (28 contre 20%). 

L’envie d’entreprendre demeure donc forte au sein de la population française. Preuve manifeste de la durabilité de cette tendance, celle-ci connait une vraie stabilité depuis le pic enregistré au sortir de la crise sanitaire (3 points de plus depuis janvier 2021).

Si près d’un Français sur deux envisagerait de se lancer seul (46%), l’autre moitié se verrait plutôt accompagnée (53%) et cela, en majorité par un membre de sa famille : les répondants retiennent ainsi leur conjoint.e (27%) ou un autre membre de leur famille (14%). On relève également que les hommes sont plus nombreux à citer leur partenaire de vie que les femmes (32 contre 24%).

Interrogés sur ce qui les attire le plus dans l’entrepreneuriat, les Français désignent en premier lieu le fait d’être leur propre patron et de faire les choses à leurs façons, qu’ils aient un projet ou non (30%). Ce chiffre grimpe à 51% pour les répondants souhaitant se lancer. Le métier passion fait tout autant rêver l’ensemble des répondants. Une proportion que l’on retrouve aussi chez les jeunes (32%).

À l’inverse, le fait d’avoir un impact sur la société séduit peu l’ensemble des répondants (9%) et à peine plus pour les jeunes (15%).

Quant au secteur d’activité retenu pour lancer son activité, les Français se tournent en grande majorité vers celui dans  lequel ils évoluent actuellement : cest le cas de 52% des répondants souhaitant devenir entrepreneur. Volonde limiter le risque à prendre ou envie de réinventer son métier en pouvant l’exercer selon ses propres conditions ?

Viennent ensuite les secteurs de l’artisanat avec 42% des répondants (ébéniste, coiffeur, fleuriste, plombier, etc.) et de l’hôtellerie/restauration, retenus par 39% d’entre eux (hôtel, gîte, bar, restaurant, etc.).

L’image d’Epinal de la start-up innovante aurait-elle fini par lasser les Français ? Il semblerait, puisqu’en queue de peloton, on retrouve les secteurs de l’Edtech, Healthtech et Fintech (respectivement 23, 26 et 19%), un choix partagé par les plus jeunes (28, 27 et 25%).

La peur de l’échec reste prégnante

Malgré cet enthousiasme, plusieurs freins subsistent. Parmi ceux-ci, la nécessité d’une mise de départ conséquente fait partie des « préjugés » les plus persistants autour de la création d’entreprise. Ainsi, les Français estimeraient qu’il leur faudrait un budget d’au moins 22 480€ pour lancer leur affaire, or, il leur manquerait en moyenne 12 000. L’écart est encore plus conséquent du côté des 18-30 ans qui estiment le budget nécessaire à près de 17 00€, mais qui ne disposeraient que de 4685€ pour cela.

De plus, 84% des répondants estiment qu’il est nécessaire d’avoir une expérience professionnelle en management et/ ou gestion pour créer son entreprise.

Par ailleurs, la peur de l’échec, sujet culturellement ancré en France, paralyserait deux répondants sur trois et jusqu’à 72% des jeunes.

Les craintes sur l’âge restent encore très fortes également puisqu’un Français sur deux considère que, passé 50 ans, créer une entreprise serait trop risqué.

Avant l’heure, c’est pas l’heure … ? Oui, pour 34% des répondants qui pensent que c’est tout aussi délicat de vouloir créer son entreprise avant 25 ans.

Besoin d’aide

Conscients des freins qu’ils s’imposent, les Français s’accordent pour relever leur manque d’esprit entrepreneurial. Ils sont seulement 17% à déclarer que leurs parents leur ont transmis cela, et à peine 10% parmi les plus âgés. Ce chiffre  augmente néanmoins alors que l’âge décroît pour atteindre les 25% parmi les 18-30 ans. La génération Alpha et celles à venir pourraient-elles être encore plus prometteuses pour les entrepreneurs ? Possible si l’on en croit l’enquête : la moitié des Français serait prête à recommander à ses enfants la voie de l’entrepreneuriat, et ce serait le cas de 64% des 18-30 ans.

 Bien entendu, cela ne fait pas tout pour les Français qui regrettent en majorité que le système scolaire ne prépare pas assez à la création d’entreprise (seulement 22% pensent que c’est le cas).

Conscients qu’il existe des solutions matérielles, les répondants identifient en premier lieu, à 48%, les aides financières (primes, subventions, bourses …) comme dispositif sur lequel s’appuyer pour la création de leur projet. Les solutions de financement (prêt participatif, prêt d’honneur, prêt bonifié) sont également cités par 40% des sondés.

 

   

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