Une pression de plus en plus lourde sur les patrons de TPE

Les patrons de TPE n’en peuvent plus. La confiance s’effrite, au même rythme que les charges montent et que l’activité baisse.

A force de subir des chocs, d’encaisser des coups, de ne pas être écoutés ou pris en compte, les patrons de TPE commencent à n’en plus pouvoir. Même s’ils savent ce que veut dire se battre, y croire, avancer, la crainte de l’avenir commence à se faire sentir de plus en plus fortement chez les artisans, commerçants, professionnels libéraux et dirigeants d'entreprises de moins de 10 salariés.

Pour l'immense majorité d’entre eux, le soutien des pouvoirs publics a connu son terme en juin 2021. Cela aurait déjà été un moment difficile à vivre, si la situation économique s’était améliorée. /ais sur fonds de bruits de bottes, l’inflation, la pénurie, le coût de l’énergie, la croissance atone, le pouvoir d’achat en berne, sont venus s’ajouter à un quotidien déjà terrible. Et s’ajoute la question cruciale du remboursement des PGE et des dettes URSSAF.

Résultat, en cette rentrée 2022, non seulement 43% des responsables de TPE sont inquiets, mais 26% sont désabusés, 12% en colère et 6% déprimés, selon l’enquête du SDI.  En l'état actuel, leur indice de confiance quant à leur capacité à traverser l'année 2023 n'est que de 5,8/10.

Baisse de la rémunération

Tous les sujets sont source d’inquiétude.  Une majorité de chefs d'entreprises (51%) déplore ainsi une baisse de rémunération sur la période 2019- 2021 comprise entre 10% et 30% dans 62% des cas. Concrètement, depuis le début de l'année 2022, 62% des indépendants et dirigeants de TPE (hors microentrepreneurs) déclarent une rémunération inférieure à 1500€ nets/mois. Ils n'étaient que 44% dans ce cas au titre des revenus 2019. La conséquence ?  33% des dirigeants interrogés affirment rencontrer des difficultés financières dans leur vie personnelle du fait de la faiblesse de leur activité et beaucoup s'interrogent sur une cessation d'activité à brève échéance.

Le chiffre d’affaires ne va pas mieux. 53% des personnes interrogées constatent une baisse de leur chiffre d'affaires depuis le début de l'année 2022, dans des proportions de 10% à 30% pour une majorité d'entre eux. Les secteurs les plus touchés à cet égard sont l'alimentaire et l'équipement de la personne (habillement, chaussures, maroquinerie). On voit là directement l’impact des problèmes de pouvoir d’achat rencontrés par les Français, obligés de faire des arbitrages dans leurs budgets. S’ajoute pour le secteur de la restauration et du BTP la pénurie de personnel qui contribue à ralentir l’activité.

Trésorerie en berne

Ces deux activités ne sont pas les seuls à chercher en vain à recruter. Si plus d'1 TPE sur 5 est actuellement à la recherche de personnel, c'est pour une grande majorité d'entre elles (64%) en raison du départ d'un salarié. En conséquence, les postes à pourvoir ne sont pas liés à une croissance de l'entreprise (16% des cas) mais à des remplacements poste pour poste. Et dans 9 cas sur 10, les des difficultés surviennent pour trouver un candidat.

Pendant ce temps, les charges d'exploitation courante ont notablement augmenté : salaires, énergies et matières premières ont connu des flambées historiques, réduisant d'autant les marges des TPE. En conséquence, 42% des indépendants et dirigeants de TPE constatent une baisse de leur résultat net, alors que les salaires sont en hausse depuis le relèvement du Smic.

Il ne faut donc pas s’étonner de voir que près d'un responsable de TPE sur 4 indique rencontrer des difficultés de la trésorerie importantes voire critiques lorsque plus d'un tiers rencontrent des difficultés limitées. La trésorerie constitue traditionnellement le point faible des petites structures.

  

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