Soldes : l’habillement n’attire pas

Les commerces indépendants de l’habillement constatent une baisse de leur activité pendant le début des soldes.

La Fédération nationale de l’habillement constate que les indépendants multimarques et monomarques sont loin de connaître le même élan que les grands magasins ou les chaînes de grande diffusion après deux semaines de soldes. Elle confirme ainsi la publication récente de l’Institut français de la mode, qui évoque une tendance baissière pour les commerces indépendants entre 0 et -5 %. Une étude plus approfondie de la FNH auprès de ses adhérents révèle le détail derrière la moyenne : près de 40 % des commerces indépendants situés en centre-ville connaissent une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de -15 % par rapport aux soldes de 2022.

Une paupérisation des commerces

Le contexte est morose pour les commerces indépendants, outre la crise énergétique et l’inflation. Principalement situés en cœur de ville, ils ont subi les émeutes de plein fouet. Comme pour 82 % des commerces, elles ont eu un fort impact sur leur activité commerciale, entre fermetures, modifications des horaires d’ouverture, difficultés de circulation et désertion de certains quartiers.

« Les données avancées s’appuient sur le chiffre d’affaires, proposant une vision du marché en trompe l’œil. En effet, ces chiffres ne tiennent pas compte de l’inflation, et de la valeur réelle. Finalement, c’est une baisse en volume plus importante que ce que les chiffres laissent à penser. En amont, le coût du vêtement à l’achat a augmenté entre +10 et +14 %, une hausse qui n’est pas répercutée sur les marges des commerces indépendants. Avec la crise énergétique et les charges qui augmentent, ils se paupérisent, même lorsque leur chiffre d’affaires augmente un peu » alerte Pierre Talamon, président de la FNH.

Les soldes jouent alors sur le volume des produits vendus. « Ce n’est pas le sens de l’histoire que les commerçants indépendants souhaitent écrire. La FNH souhaite favoriser une vente basée sur une recherche de produits sélectionnés, pour proposer aux consommateurs une mode de qualité, éco-responsable. C’est pourquoi, les démarques opérées par les indépendants ne rivalisent pas avec celles des structures dont le modèle économique se base sur le volume » poursuit-il.

Un problème structurel ?

Alors que les soldes arrivent très tôt dans la saison, 74 % des commerces, principalement des marques, ont déjà réalisé des « ventes privées » et 53 % des « promotions ». « Cela créé de la confusion, voire de la défiance, dans l’esprit des consommateurs : ils sont perdus par rapport au prix juste. Lorsque c’est un prix non remisé, ils ont le sentiment d’être floués. Or, ce n’est pas le cas. Il faut redonner leur sens aux soldes et permettre de déstocker en fin de saison. » indique Pierre Talamon.

Il existe une forte disparité chez les commerces indépendants. Au global, 46 % connaissent une hausse de leur chiffre d’affaires, contre 54 % qui connaissent une baisse.

Cependant, les zones touristiques sont les plus touchées après ces deux premières semaines de soldes. Pour un quart d’entre eux, les pertes de chiffre d’affaires sont même supérieures à -15 %. Les centre-ville et périphéries ne sont pas en reste, avec des pertes supérieures à -15 % pour 20 % des commerces.

Toutefois, les commerces de bord de mer (78 % des répondants à l’enquête) et installés dans les centres commerciaux (56 %) semblent cependant mieux s’en sortir, avec un chiffre d’affaires en hausse par rapport à 2022.

L’habillement masculin se porte mieux que le féminin, puisque 65 % des commerçants ayant répondu à l’enquête connaissent une croissance aux alentours de +10 % pour une grande majorité.

      

 

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