Les soldes ne font pas des affaires

Les consommateurs ont boudé les soldes 2022. Il est temps de réfléchir à une nouvelle façon de faire revenir les clients dans les magasins

C’est une confirmation d’une tendance qui se fait sentir depuis plusieurs années : les soldes ne sont un moment fort de l’activité commerciale.

Selon l’Alliance de Commerce (qui représente les grands magasins et les enseignes de mode), c’est sur un – 10 % de chiffre d’affaires qu’il faut tabler par rapport à 2019, avec une baisse de fréquentation de l’ordre de – 20 %. Si les ventes sur internet permettent d’amortir quelque peu le choc, il est certain qu’une réflexion globale sur la politique de prix des commerces ne pourra être évitée.  La multiplication des opérations promotionnelles tout au long de l'année est également pointée du doigt comme source de dévalorisation des soldes.

Ecrasement des marges

Les inquiétudes liées à la hausse de l’inflation et aux coûts de l’énergie et ses effets sur le pouvoir d’achat expliquent en grande partie cette année noire, mais aussi les habitudes de comportements prises depuis deux ans. Les fermetures des magasins pendant la crise sanitaire continuent à avoir des répercussions : clairement, les Français se déplacent de moins en moins pour consommer.  

D’autres enquêtes, comme celle du SDI, confirment que les soldes 2022 ne resteront pas dans les mémoires : 68% des personnes interrogées indiquent que les soldes de cet été 2022 se terminent avec des chiffres d'affaires inférieurs de 20% à 30% à celles de 2019. De fait, les professionnels estiment à 75 % des les soldes sont inutiles à leur activité… Même son de cloche pour le Procos (Fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé) qui notait dès le début des soldes une baisse de fréquentation des magasins, notamment dans les enseignes de l’habillement et de la beauté-santé.

« Toute l’attention des enseignes se porte maintenant sur la rentrée et la fin de l’année, deux périodes vitales pour beaucoup de secteur » souligne le Procos, qui s’inquiète « de l’augmentation considérable des coûts d’exploitation » et soulignant le dangereux mélange d’« écrasement des marges et de naisse de la consommation » qui entrainerait « de nombreux acteurs dans une zone de danger ». Le Plan Commerce, attendu depuis la fin des Assises du Commerce, permettra-t-il (s’il voit le jour), d’apporter des solutions ? « L’attente du secteur est très forte ».

L’exception parisienne

Dans ce concert négatif, il semblerait que les commerçants parisiens s’en tirent un peu moins, selon l’enquête de la CCI Paris. 78 % d’entre eux ont enregistré une hausse du chiffre d’affaires au moins égale à 10 %. Mais pour 58 %, le résultat est inférieur à celui de l’année dernière, et reste également en-dessous de l’été 2019. C’est le retour de la clientèle internationale dans la capitale qui aurait permis à de nombreux commerces de s’en sortir. Les difficultés d’approvisionnement ont coûté cher : 36 % des commerçants ont vu leurs commandes non satisfaites par leurs fournisseurs et 63  % d’entre eux ont subi des retards de livraison. 66 % des commerçants estiment que ces difficultés ont eu un impact négatif sur les ventes de la saison.

« Restons cependant prudent car la situation à Paris n’est pas forcément la même pour l’Ile-de-France et pour le territoire national. Nous devons continuer de soutenir et d’accompagner nos commerçants pour que cette tendance perdure après l’été », reconnait Dominique Restino, président de la CCI Paris-Ile de France.

 

   

 

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