Les cadres restent à quai

Les intentions de recrutement de cadres accusent un léger recul avec 10 % d’entreprises qui envisagent d’embaucher au moins un cadre au 3e trimestre 2022.

Le fléchissement des intentions d’embauches de cadre, amorcé dès le mois de mars 2022 dans un contexte d’incertitude liée à l’invasion russe en Ukraine, se confirme. Selon une étude de l’APEC, 10 % des entreprises, toutes tailles confondues, envisagent de recruter au moins un cadre au 3e trimestre, soit un recul de 3 points contre le 2e trimestre et un niveau équivalent à septembre 2020. Les grandes entreprises (54 %, -4 points) et le secteur des services à forte valeur ajoutée (15 %, -5 points), traditionnellement gros recruteurs de cadres, affichent un recul plus marqué.

Au 2e trimestre 2022, 82 % des entreprises disent avoir rencontré des difficultés pour recruter des cadres, c’est 13 points de plus qu’au 1er trimestre. Au 3e trimestre, le recul des intentions d’embauche ne s’accompagne pas d’une baisse des tensions, 84 % des entreprises pensent qu’il sera difficile de recruter, un niveau encore jamais atteint (+30 points par rapport septembre 2020) ! 

La question des salaires

Pour les cadres interrogés en août 2022, le changement d’entreprise reste considéré comme une opportunité plutôt qu’un risque (52 %), malgré l’inquiétude que suscite la situation internationale. 22% des cadres se disent préoccupés par la santé économique de leur entreprise et 66 % inquiets de la situation économique du pays (61 % en juin). Enfin, les intentions de mobilité se maintiennent sur le long terme, 34 % des cadres ont l’intention d’entreprendre des démarches pour changer d’entreprise dans les 12 mois. Dans le détail, les cadres en poste dans le secteur de la construction et du commerce sont les plus enclins à bouger.

Sans surprise, la question des salaires et du pouvoir d’achat s’inscrit, en cette rentrée, au cœur des préoccupations des cadres (63 % se disent inquiets). Interrogés en août sur leurs résolutions à venir, 49 % souhaitent augmenter leur rémunération (+13 points par rapport à août 2021) alors même qu’ils sont 33 % à ne pas se satisfaire de leur salaire actuel (+6 points par rapport à mai 2022). Les moins de 35 ans – même s’ils ont bénéficié d’augmentations en 2021- affichent la plus forte baisse de satisfaction (58 %, -13 points par rapport à mai 2022). Logiquement, ils sont 55 % (43 % pour l’ensemble des cadres) à envisager de demander une augmentation d’ici fin 2022. Evolution significative, 53 % des cadres (+14 points par rapport à mars 2022) appellent à des augmentations majoritairement collectives, en réponse à la hausse du coût de la vie plutôt qu’à des performances individuelles, pour tous les salariés sans exception ni distinction de revenus.

« Les difficultés à recruter représentent aujourd’hui une véritable menace pour le développement économique des entreprises. Ce n’est pourtant pas une fatalité. Des solutions doivent être apportées, et certaines sont dans les mains des recruteurs eux-mêmes et de ceux qui les accompagnent.  Il existe un vivier de compétences disponibles qui aspirent à travailler, par exemple parmi les seniors mais aussi chez les jeunes diplômés. Comprendre ces tensions, accompagner les entreprises à diversifier leurs critères de recrutement, réussir l’intégration des nouvelles recrues : des conditions sine qua non pour atteindre l’objectif du plein-emploi », remarque Gilles Gateau, directeur général de l’APEC.

Commentaires

Aucun commentaire

Ecrire un commentaire

Pour écrire un commentaire vous devez vous connecter à votre compte.

Si vous n'avez pas encore de compte nous vous invitons à vous inscrire gratuitement.

A lire