Les boulangeries dans le pétrin

Avis de tempêtes sur les boulangeries françaises. Combien d’entre elles parviendront à survivre aux hausses des coûts de l’énergie ?

Les témoignages les plus poignants se multiplient dans les médias. Etranglés par la hausse des prix de l’énergie, de très artisans-boulangers français craignent de devoir mettre la clé sous la porte dans les prochaines semaines. On entend même parler de 80 % des boulangeries artisanales (qui pèsent 55 à 60 % du marché) qui cesseront leur activité, soit près de 27 000 commerces. Cette augmentation vient s’ajouter à celle des matières premières, qui a déjà considérablement affaibli le secteur. Terrible paradoxe alors que les « savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette de pain » viennent de rejoindre la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Le président des Meuniers de France, Jean-François Loiseau, ne prend pas de gant pour pointer "la hausse drastique des coûts de l'électricité, qui, suite à celle du blé, constitue une menace sans précédent pour la rentabilité de la meunerie française. 

Rappelons que le dispositif d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz, qui devait prendre fin au 31 décembre 2022 pour laisser place à l’entrée en vigueur de l’amortisseur électricité à compter du 1er janvier 2023 est prolongé.

Le guichet d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz ainsi que l’amortisseur électricité seront donc cumulables. Le cumul des deux dispositifs aboutira à une prise en charge par l’Etat jusqu’à 40% de la hausse de la facture d’énergie. Pour rappel, l’amortisseur électricité est un dispositif automatique qui permettra d’alléger la facture d’électricité des professionnels d’environ 20%, sans qu’il soit nécessaire pour l’entreprise de constituer un dossier au préalable.

Vers une hausse des prix ?

Le cumul de ces deux dispositifs a pour objectif de limiter le montant de la facture finale d’électricité à son doublement environ et non multiplié par 3, 4, 5 voire 10 comme dans le cas de certains fournisseurs, alors que le bouclier tarifaire ne s’applique pas à la plupart des boulangeries, qui dépassent les seuils prescrits et ne peuvent donc bénéficier du plafond de 15 %.

Selon ENGIE, la consommation énergétique d’une boulangerie représente en moyenne 5 % du chiffre d’affaires pour un volume de 99 000 kWh dont environ 65 % pour la seule cuisson.   

Certains se veulent rassurant, comme Dominique Anract, président de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française « La boulangerie artisanale traversera cette crise et garde son attractivité de commerce de proximité préféré des Français grâce à son savoir-faire et à sa créativité. ». Selon la CNBF, l’application de l’amortisseur automatique sur les factures dès le 1er janvier 2023 permettant de prendre en charge 20 % de la facture. Avec le prolongement du guichet unique pour un examen des situations critiques au moins 40 % de l’augmentation de la facture dans certains cas pourraient être pris en charge. La Confédération a également édité un guide de sobriété énergétique dont les conseils permettraient d’économiser de 10 à 20 % d’énergie. « Cette meilleure gestion, associée à une indispensable revalorisation des prix de nos produits de 3 à 5 %, sont de nature à pérenniser nos entreprises », conclut le président.

   

 

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