Le marché du numérique en France ralenti par une conjoncture défavorable aux investissements Paris
À l’occasion de la publication de son Observatoire semestriel de conjoncture, Numeum, premier syndicat des entreprises du numérique en France, alerte sur un ralentissement brutal de l’activité dans le secteur alors même que l’investissement dans le numérique est un levier stratégique pour la compétitivité et un levier de souveraineté pour notre économie.
Les secteurs comme l'industrie manufacturière, la banque et le commerce, connaissent une baisse ou une stagnation, réduisant la demande en services numériques. Numeum prévoit une croissance limitée du marché à 1,8 % en 2025, contre +4,1 % fin 2024. Cette prévision concerne les entreprises de service du numérique (ESN, le conseil en technologies, ainsi que les éditeurs et plateformes cloud. Les éditeurs et plateformes cloud, seuls en croissance (+8,2 %), bénéficient surtout de la dynamique « move to cloud » (IaaS et PaaS,) et de la hausse des tarifs, ces deux facteurs représentant 3 points des 8,2 %.
Cependant, cette progression repose sur peu de nouveaux projets d’investissement, ce qui freine les activités d’intégration et de déploiement des ESN et du conseil en technologies.
Pour 2025, Numeum anticipe pour la première fois des baisses pour les ESN (-2,1 %) et le conseil en technologies (-2,5 %), avec une diminution du taux d’occupation des équipes, signalée par 32 % des répondants.
IA générative : une adoption freinée
La prise de conscience des opportunités offertes par l’intelligence artificielle (IA) progresse nettement, avec 48% des entreprises qui déclarent travailler sur des projets d’IA générative, contre 29 % au second semestre 2023.
Cependant, les investissements de nos entreprises doivent s’intensifier pour surmonter les obstacles identifiés à l’adoption et à l’utilisation de l’IA générative. Dans ce cadre, il est essentiel d’accélérer la formation à cette technologie, le manque de compétences étant cité comme un obstacle majeur par 47 % des répondants.
De même, la difficulté à identifier des cas d’usage à forte valeur, également mentionnée par 47 % des répondants, doit être surmontée pour permettre à nos clients d’investir massivement dans ce domaine.
Des perspectives de recrutement incertaines
La situation actuelle pousse les entreprises à adopter une approche prudente en matière de recrutement, en particulier pour les jeunes diplômés et alternants, avec une baisse prévue en 2025 : 36 % des répondants anticipent une diminution des recrutements dans cette catégorie. Par ailleurs, le secteur numérique enregistre un recul de l’emploi en 2024, effaçant les créations nettes d’emplois intervenues en 2023. Ainsi, le niveau d’emploi revient à celui de 2022, soit environ 666 000 postes.
En France, le numérique ne représente que 5,5 % du PIB, contre 10 % aux États-Unis, et le pays se classe au 22e rang européen en matière d’utilisation du numérique dans les entreprises. Ce retard est notable non seulement par rapport aux États-Unis et à la Chine, mais également vis-à-vis de certains voisins européens comme l’Allemagne. Dans un contexte d’instabilité politique et d’incertitudes budgétaires, il est impératif de soutenir l’investissement dans la transition numérique. C’est ce que demande Benoît Darde, membre du Comex Numeum : « Nous faisons face à un contexte où l’imprévisibilité domine. Il est urgent de soutenir les investissements en matière d’innovations technologiques pour investir dans l’avenir de notre économie et de notre autonomie numérique. Nous appelons donc à maintenir les dispositifs comme le Crédit d’impôt Recherche ou le statut de Jeune Entreprise Innovante, … ».
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