La dynamique de recrutement s’essouffle

Les intentions d’embauche restent positives pour le 3ème trimestre 2023. Mais la prévision nette d’emploi est tout de même en légère baisse.

L’emploi est un moteur économique paradoxal en ce moment. D’un côté le chômage semble en baisse (même si tout n’est pas si clair), d’un autre côté les entreprises ne parviennent pas à recruter et le nombre d’emplois vacants tangente dangereusement les 400 000. Mais, bon an mal an, l’emploi reste un des secteurs qui semble tenir encore le choc dans ce tunnel de crise que traversent les entreprises depuis trois ans. Mais ne commencerait-il pas à connaître des ratés ? Le dernier baromètre Manpower Group des perspectives d’emploi pour le 3e trimestre montre que si les intentions d’embauches restent dynamiques (40 % des entreprises prévoient de recruter de nouveaux talents), la prévision nette d’emploi perd 5 points par rapport au trimestre précédent et 8 points par rapport à la même période en 2022. Une baisse qui se caractérise notamment par le nombre d’entreprises qui souhaitent alléger leurs effectifs ce trimestre (19 %), contre seulement 13 % au 2e trimestre 2023.

Les TPE recrutent

Ce sont les petites entreprises françaises (10 à 49 salariés) qui prévoient de recruter le plus au 3e trimestre 2023 (+26 % de prévisions nettes d’emploi). Les intentions d’embauche au 2e trimestre s’élevaient à hauteur de +38 %. À noter une baisse de 5 points par rapport à la même période il y a un an (+31 %). Quant aux entreprises de moins de 10 salariés, elles demeurent un peu moins optimistes, avec des prévisions nettes d’emploi de +8 %, soit une baisse de 9 points par rapport au 2e trimestre et une diminution de 27 points par rapport au 3e trimestre 2022.

Dans les entreprises moyennes (50-249 salariés), les recruteurs restent optimistes avec des perspectives nettes d’emploi de +23 % . Les grandes entreprises (plus de 250 salariés) anticipent des recrutements toujours positifs eux aussi (+24 %). Mais dans les deux cas, les indicateurs sont à la baisse par rapport aux derniers indicateurs.

Le secteur Energie & services publics enregistre la plus forte hausse des intentions d’embauche nettes d’emploi par rapport au 2e trimestre 2023 avec une augmentation de 14 points (de +27 % à +41 %). En effet, les besoins de la transition énergétique et des énergies renouvelables en particulier devraient stimuler davantage les recrutements cet été. Depuis le début d’année, le marché de l’énergie connaît une hausse de 15 points (de +26 % au 1er trimestre 2023 à +41 % au 3e trimestre 2023).

Le secteur des Transports, de la logistique et de l’automobile connaît la plus forte hausse en un an (+29 % au 3e trimestre 2022 à +35 % au 3e trimestre 2023). Si les perspectives nettes d’emploi dans ce secteur sont relativement stables depuis le début d’année, elles demeurent particulièrement dynamiques. En effet, les entreprises commencent progressivement à amorcer le virage vers l’électrique. Pour suivre et s’adapter aux évolutions du secteur et à ses transformations technologiques, le besoin de nouvelles compétences s’accroît.

Le secteur des Services de communication présente des intentions nettes d’emploi à +24 %, soit une hausse de 4 points par rapport au trimestre précédent, et un point supplémentaire par rapport à la même période il y a un an.

Difficile de passer au vert

Pour accélérer leur transition écologique, 26 % des entreprises françaises commencent à définir les compétences nécessaires pour des Green Jobs. 22 % recrutent déjà activement pour ces postes et 17 % ont déjà une vraie stratégie en la matière. À l’inverse, 18 % déclarent ne pas avoir de besoin en la matière, 8 % n’en ont pas encore défini et 7 % ne savent pas exactement à quoi cela correspond. Pour les entreprises qui n’ont pas prévu de se positionner sur le sujet : 37 % pensent que les Green Jobs ne sont pas applicables dans leur activité ; 25 % ne savent pas définir ce que sont les Green Jobs ; 18 % pensent que les Green Jobs ne sont pas alignés avec leurs priorités ; 17 % estiment qu’elles ont une activité trop petite ; - 10 % considèrent que les Green Jobs coûtent trop cher ;  6 % pensent que c’est une mode. Selon les entreprises françaises qui envisagent d’intégrer des profils « verts » au sein de leurs effectifs, ce qui est le plus difficile à faire est :  de trouver du personnel qualifié (47 %) ; d’identifier les compétences (36 %) ; - de créer des programmes de formations adaptés (33 %) ;  de comprendre quelles sont les compétences qui doivent être mises à jour (30 %) ;  de calculer le retour sur investissement (28 %).

   

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