Délestage : le risque semble s’éloigner

La baisse de la consommation et le redémarrage des certains réacteurs devraient permettre d’éviter les coupures électriques pendant l’hiver

Il n’y aura sans doute pas de neige à Noël et probablement pas de délestage en janvier. RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, vient d’affirmer que le pays « aborde le cœur de l’hiver dans une situation plus favorable qu’au début de l’automne, mieux préparé aux épisodes de tensions ».

Plusieurs raisons expliquent cette analyse. En premier lieu, une diminution de la consommation d’électricité « confirmée et significative ». Par rapport à la période de référence 2014 – 2019 (2020 et 2021 ayant été des années très spéciales, elles ne sont pas prises en compte), la consommation s'est réduite de 9 % en moyenne sur les quatre dernières semaines. « L’ensemble des secteurs est concerné », constate RTE. Dans l’industrie, les efforts apparus dès l’automne se sont confirmé ces deniers temps, avec une chute de 12 %. Dans les secteurs industriels et tertiaires, la petite pointe de températures froides de début décembre a circonscrit la baisse à 7 % . Faut-il y voir une volonté collective de sobriété ou plus prosaïquement une réaction aux hausses des prix de l’énergie ? C’est sans doute une conjonction des deux causes qui explique les bons résultats.

Des fêtes préservées

Autre nouvelle positive, « la remontée de disponibilité du parc nucléaire » avec une remise en service de plusieurs réacteurs au début du mois. La puissance a dépassé les 40 Gw, soit environ les deux tiers du maximum possible « Nous sommes en dessous des minimas historiques », reconnait RTE, mais « les travaux se passent bien et les projections sont favorables ». S’ajoutent « un potentiel de production renforcé » sur les énergies renouvelables et un « fonctionnement satisfaisant des échanges entre pays européens ».

Pour RTE, « la probabilité de recours au dispositif Ecowatt rouge est quasi nulle pendant les fêtes de fin d’année et jusqu’aux premiers jours de janvier. Par la suite, le niveau de risque est passé d’élevé à moyen. Cela ne signifie pas qu'il est absent ». Si les prévisions météo sont toujours à prendre avec précaution, la présence d’une vague de froid en janvier semble être peu probable. « Le risque de déséquilibre entre l’offre et la demande parait largement écarté », conclut RTE, qui estime que la possibilité d’émission de signaux Ecowatt rouge pendant l’hiver est de 0 à 3. « Nous avons absolument les moyens d’éviter les coupures pendant l’hiver. Mais la faculté collective de mobilisation doit se poursuivre, elle demeure un facteur clé pour limiter le risque », souligne RTE.

Il est intéressant de constater que les prix des marchés se calment également après des poussées excessives et irrationnelles pendant l’été et l’automne. « On est revenu à une situation plus normale, loin d’une appréciation bien trop pessimiste du risque », conclut RTE.

   

 

 

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