Travail et fortes chaleurs : une gestion des risques

De nombreux métiers obligent les salariés à évoluer dans des environnements marqués par des températures élevées  d’autres personnes travaillent en extérieur et peuvent être exposées à la chaleur. Ces ambiances thermiques peuvent avoir de graves effets sur la santé et augmenter les risques d’accidents du travail.

Face à l’intensification des épisodes de fortes chaleurs constatés sur l’ensemble du territoire français, au-delà de la période estivale, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) rappelle aux entreprises leurs obligations en matière de prévention des risques professionnels.

L’exposition à la chaleur peut être liée à la proximité de matières en fusion comme le verre ou le métal (fonderies, aciéries, hauts-fourneaux) de matériaux à haute température (paroi d’un four, proximité d’un creuset,…) ou de conditions environnementales thermiquement dégradées. Par exemple, dans certains environnements, la combinaison de la chaleur et de l’humidité (buanderies, conserveries, cuisines…) peut rendre l’ambiance difficile à supporter. Les travaux en extérieur (bâtiment, travaux publics, travaux agricoles…) peuvent aussi exposer les salariés à de fortes chaleurs, particulièrement en été.

Pendant des épisodes de fortes chaleurs ou des canicules, l’ensemble des travailleurs peut être concerné par ces risques.

Les effets de la chaleur sur la santé sont plus élevés lorsque se surajoutent des facteurs aggravants comme la difficulté de la tâche. La chaleur augmente par ailleurs les risques d’accidents car elle induit une baisse de la vigilance et une augmentation des temps de réaction. La transpiration peut aussi rendre les mains glissantes ou venir gêner la vue.

Au-delà de 30 °C pour une activité de bureau et de 28°C pour un travail physique, la chaleur peut constituer un risque pour la santé des salariés. Les principaux risques pour les salariés sont le coup de chaleur et la déshydratation. Le coup de chaleur est rare mais grave : il est mortel dans 15 à 25 % des cas. La chaleur peut également agir comme facteur aggravant de pathologies préexistantes. Par ailleurs, une forte chaleur rend les tâches physiques plus difficiles, entraîne oublis, erreurs et peut être à l’origine d’accidents du travail.

Quelles sont les obligations des employeurs ?

L’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs. Il doit tenir compte des conditions de température et mettre en place des mesures de prévention appropriées, intégrées au plan d’actions de prévention.

Pour anticiper des épisodes de fortes chaleurs, l’employeur doit identifier les tâches ou les postes impactés par les ambiances thermiques, en évaluant l’influence de l’organisation du travail et de l’aménagement des locaux sur les risques encourus par les salariés. Réalisée avec l’aide des représentants du personnel et du service de prévention et de santé au travail, cette évaluation des risques sera transcrite dans le document unique. L’objectif est de prévoir des mesures préventives (zones ombragées, climatisées, boissons fraiches…) pour déployer le moment venu, l’organisation du travail adaptée : modification des horaires, augmentation des pauses, rotation du personnel aux postes les plus exposés…, ainsi que l’organisation des secours.

Comment adapter l’activité des travailleurs ?

 Selon l’intensité de la vague de chaleur, les mesures de prévention définies préalablement doivent être mises en place, si possible en faisant travailler les salariés aux heures les moins chaudes, en limitant le travail physique et en leur permettant d’adapter leur rythme (augmentation de la fréquence et de la durée des pauses).

De l’eau potable fraiche doit être mise à leur disposition. Le temps d’exposition au soleil doit être limité, et le travail d’équipe privilégié, de façon à ce que les salariés puissent détecter un éventuel coup de chaleur chez l’un des leurs. Les mesures de prévention des risques liés à la chaleur doivent être rappelées (habillement, hydratation, alimentation), ainsi que les signes devant faire penser à un coup de chaleur. L’employeur ne doit pas hésiter à faire arrêter le travail s’il considèreque ses salariés sont en danger.


   

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