La crise sanitaire a dynamisé le télétravail dans les TPE, mais la taille de l’entreprise joue un rôle essentiel dans l’appropriation de cette nouvelle technique.
Avant le début de la crise sanitaire, le télétravail était relativement peu répandu au sein des TPE et PME françaises : 73 % des dirigeants n’autorisaient aucun jour de télétravail par semaine à leurs salariés, selon une enquête Bpifrance Le Lab. Les mesures de restriction sanitaires ont entraîné un recours inédit au télétravail : fin 2021, 46% des dirigeants déclaraient autoriser cette pratique contre 27% seulement avant le début de la crise. La durée hebdomadaire s’est également allongée : au total, 1,3 jour de télétravail par semaine était autorisé fin 2021, contre 0,75 jour auparavant.
Les TPE-PME du secteur des Services, qui avaient déjà initié le télétravail avant crise, ont plus naturellement développé son recours post crise. Les TPE-PME du secteur tertiaire avaient près de 5 fois plus de chance de proposer du télétravail à leurs salariés fin 2021 que leurs homologues de l’Industrie, contre 2,5 fois avant la crise. Dans l’Industrie, l’incompatibilité des tâches de leurs salariés avec le télétravail est bien plus largement mentionnée (9 TPE-PME sur 10).
Ce sont bien les PME les plus grosses qui ont le plus développé l’usage de télétravail. Fin 2021, une PME de 10 à 49 salariés avait environ 2 fois plus de chance de pratiquer le télétravail qu’une TPE possédant moins de 10 salariés. Le rapport passe à 5 quand il s’agit d’une PME de 50 à 99 salariés et même à 7 pour celles de plus de 100 salariés.
La majeure partie des dirigeants ayant renforcé la pratique du télétravail pendant la crise sanitaire envisage de pérenniser le surplus de jours de télétravail autorisés durant cette période.
La crise a durablement modifié l’organisation du travail puisque 74 % des dirigeants ayant accru le recours au télétravail pendant la crise comptent pérenniser au moins partiellement le surplus de jours de télétravail autorisés après crise. Cette intention est particulièrement fréquente pour les TPE-PME franciliennes : à secteur et taille donnés, elles ont plus de deux fois plus de chances de pérenniser le télétravail que les autres.
Les effets théoriques du télétravail sur la productivité sont incertains, même si de récentes études tendent à anticiper un impact net positif (suppression des trajets domicile-travail, baisse du besoin de capital foncier, accélération du recours aux technologies digitales) malgré certains effets négatifs (en particulier des flux informationnels réduits, pénalisant notamment la qualité de la formation).
L’enquête permet de donner une première évaluation qualitative des dirigeants de TPE-PME après près de deux années de crise sanitaire. 52 % des dirigeants estiment que leurs salariés sont autant productifs en télétravail que sur site et 7 % estiment même qu’ils le sont davantage. À l’inverse, 26 % des dirigeants les jugent moins productifs lorsqu’ils travaillent depuis chez eux. Les entreprises ayant déjà expérimenté le télétravail avant la crise sont plus à même de juger leurs salariés plus productifs.
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