Si de très légères améliorations peuvent apparaitre, la situation globale des TPE reste terriblement détériorée
La dégradation continue de la situation de trésorerie depuis les points hauts atteints en 2021 pourrait s'interrompre. Un tiers des dirigeants jugent certes leur trésorerie difficile, une proportion globalement stable depuis début 2024, mais les perspectives d'évolution dans les 3 prochains mois se redressent, raconte le baromètre « Trésorerie, Investissement et Croissance des PME / TPE » réalisé par Bpifrance Le Lab et Rexecode . L'allongement des délais de paiement des clients vient toutefois peser sur leurs liquidités. Les conditionas d'accès au crédit de trésorerie se stabilisent ce trimestre tandis que les conditions d'accès au crédit d'investissement se détendent à nouveau.
La faiblesse de la demande, qu'elle soit actuelle ou anticipée, constitue toujours, de loin, le principal frein à la croissance. Elle est cependant un peu moins prégnante ce trimestre. 61 % des dirigeants la perçoivent comme un frein majeur au développement de leur entreprise, une proportion en recul de 3 points sur le trimestre mais encore proche du niveau record atteint au printemps.
Toujours trop d’incertitude
L'incertitude politique continue d'inquiéter les dirigeants. 57 % d'entre eux anticipent qu'elle aura un impact négatif fort sur leur activité, une proportion qui repart à la hausse ce trimestre (+4 points) mais reste moindre qu'en début d'année (61 %). Malgré la persistance du climat d'incertitude, son impact sur les perspectives d'embauches semble se réduire, avec près de la moitié des dirigeants ayant un projet d'embauche prévoyant de le maintenir, une proportion en nette hausse pour le 2ème trimestre d'affilé. En revanche, l'impact sur les projets d'investissement est plus persistant, même si l'on observe également une légère baisse des intentions d'annulation de ces projets.
45 % des dirigeants ont investi en 2025 ou prévoient de le faire d'ici la fin de l'année, une proportion qui tend à se stabiliser depuis le début d'année. Les intentions d'investissement apparaissent là aussi un peu plus faibles depuis la conférence de presse du 25 août (42 % contre 47 % chez ceux ayant répondu avant). Mais, le solde d'opinion sur l'évolution des montants investis, qui avait atteint au premier semestre son plus bas niveau hors période Covid, se redresse de 7 points ce trimestre. Il se redresse également, de 5 points, si on ne considère que les réponses reçues après le 25 août.
Les dépenses d'investissement financent majoritairement le renouvellement et la modernisation des équipements, mais les dirigeants sont un peu plus nombreux qu'au printemps à prévoir des investissements pour étendre leur capacité de production. Ce dernier motif reste cependant moins cité qu'un an auparavant. La moindre priorité donnée aux investissements verts se confirme. 31 % des dirigeants prévoient d'allouer une partie de leurs dépenses d'investissement au titre de l'environnement, une proportion en baisse de 5 points sur un an et de 13 points sur deux ans, alors en pleine crise énergétique. Cette proportion reste toutefois supérieure à sa moyenne pré-Covid (24 %).
Le recrutement à la traîne
Enfin, les difficultés de recrutement sont moins pesantes qu'un an auparavant et qu'avant Covid même si elles constituent toujours un frein à la croissance pour 38 % des dirigeants. Alors que le marché du travail est moins porteur, on observe, par rapport aux éditions antérieures, à la fois moins de dirigeants en recherche de personnel et moins de difficultés ressenties parmi ceux qui cherchent à recruter. 60 % des dirigeants ayant cherché à recruter au cours des 12 derniers mois ont rencontré des difficultés, contre 76 % en moyenne entre 2018 et 2023. Si la conjoncture participe au reflux de ces difficultés, une part notable de dirigeants (38 %) considèrent qu'elles sont essentiellement structurelles. La principale barrière à l'embauche est en effet le niveau de qualification inadéquat du candidat pour le poste proposé (cité par 35 % des dirigeants rencontrant des difficultés de recrutement), juste devant l'absence de candidats (33 %). La faible adaptabilité perçue du candidat et les prétentions salariales sont également des barrières en nette progression depuis 2019. Pour s'adapter, les dirigeants modifient principalement leurs modes de recrutement (35 % d'entre eux), mais revoient aussi à la baisse leurs attentes en termes de qualification, beaucoup plus que par le passé (33 % contre 22 % en 2023 et 20 % en 2019). Un tiers estime avoir été contraint de restreindre son activité en raison de ces difficultés de recrutement, une proportion globalement stable depuis 2019.
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