Plan de sobriété : que faire dans sa TPE ?

Le lancement du plan de sobriété, et son objectif de réduire de 10 % les consommations d’ici 2024, de sortir de la dépendance aux énergies fossiles et réduire de 40% la consommation d’énergie d’ici 2050, les habitudes et les comportements devront changer collectivement. Comment appliquer ces stratégies dans son entreprise ?

Plusieurs dispositifs de soutien ou d’accompagnement à la réalisation de travaux d’efficacité énergétique existent. Ils permettent notamment d’aider les grandes entreprises à atteindre leurs objectifs éco-énergie tertiaire ou d’accompagner les TPE-PME, non soumises, à réaliser tout de même des économies d’énergie.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la plateforme  www.lesentreprises-sengagent.gouv.fr/

Baisse les watts, porté par La Poste, accompagnera les TPE/PME dans un parcours de sensibilisation et à la consommation d’énergie de leurs activités et de formation à l’amélioration des performances. L’ambition est de faire de Baisse les Watts un vrai dispositif de simplification du parcours de la TPE/PME face aux enjeux énergétiques. Le programme, doté de 26 millions d’euros, vise à accompagner les filières métiers les plus énergivores : commerces et artisanat alimentaires, petits commerces non alimentaires, hôtels, cafés, restaurants, bureaux, ateliers techniques, TPI-PMI, etc.  

Le Climatomètre, qui permet de recevoir des recommandations personnalisées, d’accéder à des ressources et des formations en ligne et d’identifier les possibilités spécifiques de financement, le Coq vert, label des entrepreneurs engagés pour le climat ou encore Diag eco-flux, qui accompagne dans l’optimisation des flux (dont l’énergie) pour les entreprises de plus de 20 salariés

Le prêt vert économie d’énergie de l’Ademe et Bpifrance : il a pour objectif de cofinancer des programmes d’investissement de TPE, PME et d’entreprises de taille intermédiaire visant à maîtriser et diminuer leurs impacts environnementaux.

Le dispositif TPE & PME : gagnantes sur tous les coûts ! (CCI, CMA) permet d’optimiser les flux avec diagnostic, analyse et accompagnement pouvant aller jusqu’à une année.

Le dispositif Visite énergie, où un conseiller spécialiste effectue gratuitement une visite des locaux d’entreprises et préconise un plan d’actions visant à réduire les consommations.

Dans le secteur du commerce

Le décret publié en octobre 2022 exige la fermeture des portes des commerces. La consommation finale à usage énergétique du secteur tertiaire représente 17% de la consommation totale. Le chauffage et le refroidissement des locaux sont responsables de plus de la moitié de cette dernière : le chauffage est de loin le poste le plus consommateur (47%), devant la climatisation (8%). Un magasin classique de 100 m² avec une porte simple ferme sa porte durant la période hivernale : cette simple action lui fait économiser 20% de sa consommation.

• Diminuer la lumière de 30% en présence du public dans les grandes et moyennes surfaces ainsi que dans les centres commerciaux et, lorsque cela est possible, dans les magasins.

• Suspendre le renouvellement d’air la nuit.

• Diminuer l’éclairage de la surface de vente de 50% avant l’arrivée du public.

• Éteindre les publicités et enseignes lumineuses après la fermeture des magasins (au moins pour les centres commerciaux et les moyennes et grandes surfaces commerciales).

• Produire l’eau chaude en dehors des périodes de pic de consommation du matin et de la fin de journée.

• En cas d’ÉcoWatt rouge et en particulier sur les périodes de fortes tensions sur les réseaux (8h-12h et 18h-20h), diminuer la température de chauffage d’au moins 2°C pour une température au point de consigne réglée à 17°C. Dans les hôtels, cafés et restaurants et dans les hébergements touristiques

• Réduire la température à 17°C au point de consigne hors de la présence des clients et du personnel dans les salles de restaurant, les chambres et salles inoccupées, les couloirs et réceptions, les salles de sports.

• Éclairage intérieur et extérieur : éteindre les lumières et enseignes lumineuses des cafés et restaurants à la fin du service, les hôtels s’engageant à éteindre leurs enseignes entre minuit et 6h du matin.

Le poids du numérique

Les équipements informatiques de la partie bureaux d’une entreprise représentent 21% de sa consommation d’électricité et 75% des consommations du matériel informatique ont lieu en période d’inactivité. La sobriété numérique doit se construire dès à présent. Le rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat rappelle que les émissions induites par le numérique pourraient augmenter de manière significative à politique constante: +60% d’ici à 2040, soit 6,7% des émissions nationales de gaz à effet de serre.

• Définir et mettre en place un plan de transformation sobriété numérique pour l’ensemble de l’entreprise.

• Rationnaliser le stockage des données au sein de l’entreprise et mettre en place des mécanismes de bonne hygiène de gestion des documents et des e-mails.

• Adapter les systèmes de refroidissement des serveurs qui stockent les données. Prendre les bonnes mesures en matière de connectivité et d’usage.

• Encourager les collaborateurs à utiliser le wi-fi lorsqu’il est disponible dans l’entreprise : mettre en veille ou, si cela est possible, éteindre le matériel réseau quand il n’est pas utilisé dans l’entreprise.

• Encourager et accompagner les collaborateurs à  réduire la luminosité des écrans et éteindre le ou les écrans supplémentaires lorsqu’ils ne sont pas nécessaires ; mettre en veille prolongée ou éteindre le poste de travail en cas d’absence.

• Avant d’acheter un appareil, s’orienter vers des produits porteurs de labels environnementaux, plus respectueux de l’environnement et de la santé, comme EPEAT et TCO Certified.

• Privilégier les appareils les moins gourmands en énergie et les plus durables, grâce à l’indice de réparabilité

Les quinze mesures pour lutter contre le gaspillage et encourager les économies d’énergie

• Appliquer des consignes strictes sur les températures des locaux et bâtiments professionnels.

• Éteindre l’éclairage intérieur des bâtiments dès inoccupation, réduire l’éclairage extérieur, notamment publicitaire, et l’éteindre au plus tard à 1h. Dans des bureaux, moderniser l’éclairage, l’associer à des automatismes de détection de présence et d’asservissement à la lumière du jour, c’est réduire immédiatement de 10% sa facture électrique globale.

• Diagnostiquer la performance des bâtiments et l’isolation des infrastructures (sols, fenêtres, murs, etc.) et installer des dispositifs de gestion technique des bâtiments.

• Utiliser des outils de pilotage, suivi et mesure en temps réel des consommations énergétiques.

• Sensibiliser et former les salariés aux écogestes, notamment sur les usages numériques.

• Relayer auprès des salariés les alertes relatives aux périodes de tension sur le réseau via le dispositif ÉcoWatt. Mieux régler, adapter et déployer les dispositifs de management de l’énergie.

• Mettre en place des solutions techniques moins énergivores (remplacement du matériel et équipements, éclairage basse consommation).

• Contractualiser avec les fournisseurs, sous-traitants et autres parties prenantes amont et aval, y compris les clients, en intégrant des dispositions de sobriété énergétique.

• Mettre en place des dispositifs de chauffage autonome ou de récupération de chaleur. Mieux faire connaitre et mettre en œuvre les dispositifs existants de soutien à la mobilité durable en entreprise

• Regrouper les déplacements et supprimer les déplacements inutiles : la voie aérienne, exclusivement par ligne régulière, ne devra être utilisée que lorsque le temps de trajet par voie ferroviaire est supérieur à 4 heures pour un aller ou 6 heures aller-retour dans une même journée.

• Déployer le forfait mobilités durables ainsi que le dispositif crédit mobilité pour les salariés bénéficiant de véhicule de fonction.

• Optimiser ou créer et contractualiser avec les partenaires sociaux des plans de mobilité. Cela permettra, entre autres, de privilégier les véhicules électriques à faibles émissions pour les flottes d’entreprise.

• Désigner ou créer dans chaque établissement un ambassadeur ou référent de la sobriété énergétique.

• Présenter une trajectoire de réduction de la consommation d’énergie de l’entreprise et le plan d’actions mené en faveur de la sobriété énergétique au comité social et économique (CSE) ou aux délégués syndicaux

•. Prévoir une organisation en télétravail pour les situations d’urgence

   

 

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