Partage de la valeur :  des dispositifs encore peu accessibles

Intéressement, rémunération variable : de la théorie à la pratique, encore du chemin à parcourir.

Elisabeth Borne le rappelait dans sa feuille de route : il faut encourager à « une distribution plus juste des richesses produites par les entreprises » et réfléchir collectivement pour « revaloriser les salaires ».

Primeum, leader de la rémunération variable en Europe, dévoile dans ce contexte une étude menée avec l’IFOP auprès des dirigeants et du grand public sur les dispositifs d’intéressement et de rémunération variable.

Elle montre notamment une prise de conscience des enjeux liés à ces deux dispositifs qui se heurte pourtant à la réalité du terrain, l’intéressement comme la rémunération variable demeurent encore trop peu déployés ou réservés aux plus hauts postes et rencontrent un accueil mitigé dans l’opinion publique.

Seuls 45% des actifs déclarent être concernés par une rémunération annexe qu’il s’agisse de primes d’intéressement, de rémunération variable indexée aux performances, d’avantages en nature ou encore de stock-options/actions gratuites.  

Les dispositifs d’intéressement aussi bientôt appelés « dividende salarié » sont les plus accessibles aux actifs mais sont encore très loin d’être généralisés puisque seuls 32% d'entre eux y ont accès et 47% des dirigeants déclarent en faire bénéficier leurs salariés.

Pour Fabien Lucron, directeur du développement de Primeum : « On ne peut que saluer l’élargissement à venir du dividende salarié, c’est un vrai sujet de justice sociale très attendu. Pour autant cette forme de rémunération annexe ne permet pas de générer une motivation supplémentaire au quotidien pour les collaborateurs. Dans un contexte inflationniste avec un marché du travail ultra tendu, où les entreprises cherchent à retenir leurs talents, il ne s’agit pas d’augmenter les charges fixes mais de récompenser individuellement ».

Motivation vs compétition

Plus de sept actifs sur dix estiment que la rémunération variable, sous forme d’intéressement, permet certes un meilleur partage de la richesse générée par l’entreprise (74%), mais fragilise en parallèle le pouvoir d’achat des salariés en le mettant à la merci de la conjoncture économique de leur entreprise (76%). De plus, l’écrasante majorité des actifs considère qu’elle permet de renforcer la motivation des salariés concernés (73%) et d’augmenter la performance globale de l’entreprise (70%), mais qu’en miroir, les salariés sont incités à entrer en compétition les uns avec les autres (72%) et subissent davantage de pression et de stress (68%).

De même que les actifs directement concernés par la rémunération variable, signe que cette dernière peut effrayer en théorie mais est grandement appréciée dans la pratique. En effet, les actifs percevant une part de rémunération variable sont quasiment systématiquement plus positifs que l’ensemble du grand public concernant différents aspects de celle-ci, que ce soit à travers une meilleure redistribution de la valeur ajoutée (86%), une plus forte motivation des salariés (88%), une meilleure performance de l’entreprise (82%) ou bien une meilleure compensation de l’inflation (69%).

Lever les freins

Moins d’un actif français sur quatre (23%) se dit concerné par la rémunération variable et un peu moins du tiers des dirigeants (30%) dont les salariés sont concernés par la rémunération variable déclarent la pratiquer auprès de l’ensemble d’entre eux.

Cette distribution dépend surtout, chez les actifs comme chez les dirigeants, de la taille d’entreprise. Ainsi, plus les entreprises sont grandes, plus elles pratiquent de la rémunération variable. De même, les entreprises ayant un chiffre d’affaires annuel de minimum 50 millions d’euros pratiquent bien plus la rémunération variable que celles dont le CA est inférieur à moins de 2 millions d’euros. 

Par ailleurs, la rémunération variable demeure pour le moment l’apanage de certaines fonctions. Parmi les principaux concernés figurent en effet les cadres (47%), les hommes (30%), les jeunes de 18 à 24 ans (28%), et les salariés du secteur privé (26%).

Au global, selon les dirigeants, la rémunération variable de l’ensemble des collaborateurs représente, seulement 13% de la masse salariale.

Pourtant, environ deux tiers des dirigeants (64%) considèrent que la rémunération variable peut s’appliquer à tous les postes et 71% de ceux pratiquant déjà la rémunération variable seraient intéressés pour l’étendre dans leur entreprise, signe qu’elle pourrait se développer encore davantage à l’avenir … à condition de lever les freins qui subsistent.

   

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