Micro-entreprises : un succès en trompe-l’œil

L’attrait pour la micro-entreprise cache mal des situations tendues, entre faibles revenus, pérennité fragile ou représentation sectorielle insuffisante

 

Un peu plus de 640 000 micro-entreprises ont été lancées en France l’an dernier, sur les 995 900 entreprises créés. Au total, on recense 2 200 000 micro-entreprises en France. Et le rythme semble ne pas devoir se ralentir. Depuis le début de 2022, le rythme mensuel est de 52 500 créations, presqu’au niveau de 2021 (53 500).

Le régime de la micro-entreprise a été mise en place le 1er janvier 2009. Entre 2010 et 2017, la moyenne annuelle des créations de micro-entreprises en France s’est établie aux alentours de 300 000 unités. Un chiffre qui va progresser de manière spectaculaire à compter de 2018, année marquée par des évolutions notables comme le doublement des plafonds de chiffre d’affaires autorisé ou la possibilité, sous conditions, de percevoir des indemnités chômage en cas de cessation d’activité.

L’appétence des Français pour la création d’entreprise progresse année après année. En 2016, ils étaient 37% à souhaiter se mettre à leur compte. Six ans plus tard, près de la moitié (48%) expriment cette même volonté. Cette aspiration est notamment très forte chez les 25-34 ans (64%) et parmi les catégories socio-professionnelles supérieures (57%). En 2021, 40,9% des créateurs de nouvelles micro-entreprises avaient moins de 30 ans et 40% des nouvelles micro-entreprises ont été créées par des femmes.

Transport et informatique

Parmi les principales motivations qui poussent les Français à créer leur entreprise, quelle que soit sa forme juridique, l’INSEE dégage dans une de ses enquêtes les raisons suivantes : 62% des créateurs expriment le souhait d’être indépendant, 44% indiquent qu’ils sont animés par le goût d’entreprendre et la volonté de relever de nouveaux défis, 24% sont motivés par la perspective d’augmenter leurs revenus, 13% disent avoir choisi ou avoir été contraints de créer leur entreprise parce qu’ils étaient sans emploi.

Deux secteurs d’activités concentrent plus du tiers des micro-entreprises créées en 2021. Celui des « Activités spécialisées, scientifiques et techniques », qui regroupe essentiellement des ingénieurs en recherche et développement (tandis que celui des « Transports et entreposage » où se retrouvent notamment les activités de transport de personnes (taxis, VTC…) et les livraisons à domicile.

Selon une étude de l’Observatoire de l’Auto-entreprenariat (Union des Auto-entrepreneurs / Fondation Le Roch-Les Mousquetaires) publiée en janvier 2021, portant sur 2 681 micro-entrepreneurs en activité  : 29,9% réalisaient moins de 5 000 € de chiffre d’affaires annuel avant Covid, 13,4% réalisaient entre 5 000 et 10 000 € ; 20,9% réalisaient entre 10 000 et 20 000 € ; 14,9% réalisaient entre 20 000 et 30 000 € ; 20,9% réalisaient plus de 30 000 €.

La crise sanitaire a eu un impact sévère sur le chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs. Au premier trimestre 2020, celui-ci a reculé de 12% par rapport au premier trimestre 2019, avant de connaître une régression plus importante encore – -30% – au deuxième trimestre 2020. Les secteurs les plus touchés ont été ceux de l’hébergement et de la restauration (- 62%), des arts, spectacles et activités créatives (-56%) et du transport/entreposage (-47%). Les activités liées à l’industrie et au commerce ont mieux résisté avec un chiffre d’affaires en baisse de 20% au deuxième trimestre 2020.

Le chiffre d’affaires moyen annuel déclaré s’est élevé en 2021 à 18 824 €.

Une étude de l’INSEE publiée en mars 2022 a déterminé que le revenu mensuel moyen des micro-entrepreneurs s’était élevé à 560 € en 2019. Pour celles et ceux qui cumulent plusieurs activités, en étant par exemple micro-entrepreneur et salarié, le revenu mensuel moyen tiré de la micro-entreprise était de 370 € (mais leur revenu total mensuel s’élevait, du fait de ce cumul, à 2 280 €). Les micro-entrepreneurs ne tirant pas de ressources d’autres activités percevaient pour leur part en moyenne 680 € par mois.

Toujours selon l’INSEE, la pérennité à 5 ans des micro-entreprises créées en 2014 était de 33% en 2019 contre 53% pour les entreprises individuelles hors statut d’auto-entrepreneur. 

Les micro-entreprises les plus pérennes exercent leurs activités dans les secteurs de la santé humaine et de l’action sociale (45% toujours actifs après 5 ans), les moins dans le secteur du commerce (17%).

L’âge et le sexe des créateurs conditionnent la continuité des micro-entreprises. 29% des auto-entrepreneurs de plus de 50 ans étaient toujours actifs 5 ans après leur immatriculation contre 16% des moins de 30 ans. Une auto-entreprise sur quatre créée par une femme est active économiquement cinq ans après son immatriculation, contre une sur cinq lorsque le créateur est un homme. Un constat qui s’explique en partie par la plus forte présence de femmes à la tête de micro-entreprises exerçant dans des secteurs favorisant la pérennité de leur activité, à l’exemple de la santé humaine et de l’action sociale.

 

Source : www.sta-portage.com/guide-portage-salarial.html

   

Commentaires

Aucun commentaire

Ecrire un commentaire

Pour écrire un commentaire vous devez vous connecter à votre compte.

Si vous n'avez pas encore de compte nous vous invitons à vous inscrire gratuitement.

A lire