Documents falsifiés : 1 entreprise sur 5 déjà victime à l’ère du digital et de l’IA
Fraudes documentaires, usurpations d’identité, falsifications numériques : les entreprises sont aujourd’hui en première ligne. À mesure que leur digitalisation s’accélère, leurs documents (contrats, RIB, justificatifs, pièces d’identité) deviennent des cibles idéales. Invisibles, modifiables, échangeables en un clic, ils incarnent une vulnérabilité encore trop sous-estimée. Une récente étude menée par Ipsos Digital pour Yousign, leader européen de signature électronique et services de confiance digitale met en lumière cette tension croissante entre innovation et sécurité.
Un constat clair émerge : les risques sont connus, redoutés, mais encore trop rarement maîtrisés. Des menaces devenues invisibles mais omniprésentes Dans un contexte de digitalisation accélérée et de climat géopolitique incertain, 89 % des actifs français observent une intensification des menaces liées à la cybersécurité. Et si les ransomwares ou fuites de données inquiètent, ce sont désormais les documents numériques qui cristallisent l’attention : 60 % des répondants se disent préoccupés par leur vulnérabilité face à la falsification, la modification ou les accès non autorisés. Et l’essor de l’intelligence artificielle ne fait qu’amplifier l’inquiétude.
Si elle transforme les processus internes, elle ouvre aussi la voie à de nouveaux types de fraudes, plus sophistiquées, plus discrètes. 67 % des professionnels français y voient une source de menace supplémentaire, notamment à travers les deepfakes ou les techniques automatisées de falsification de documents. Une inquiétude d’autant plus aiguë que ces manipulations sont de plus en plus difficiles à repérer.
Les salariés français sont 63 % à considérer leur organisation comme bien digitalisée. Mais seules 21 % sont jugées véritablement prêtes à faire face aux risques de falsification ou d’usurpation liés aux documents numériques. Un décalage frappant, symptôme d’une transformation menée sans filet.
Failles et dérives
Paradoxalement, les entreprises affirment accorder de l’importance à la sécurité de leurs outils : 50 % des décideurs en charge de ces choix la placent parmi les premiers critères de choix, aux côtés de la fiabilité (45 %) et de la facilité d’utilisation (32 %). Mais, les investissements ne suivent pas encore cette logique : 64 % des décideurs n’envisagent pas d’augmenter le budget cybersécurité de leur entreprise durant ces prochains mois. Pourtant, le risque est déjà une réalité pour de nombreux salariés.
Un professionnel sur cinq déclare avoir été confronté à un document falsifié ou compromis dans le cadre de son activité. Ces altérations ne restent pas sans suite : 12 % des répondants ont été confrontés à des litiges juridiques liés à des falsifications. Et 15 % rapportent une perte financière directe pour leur entreprise à cause d’un document manipulé : erreurs de facturation, engagements invalides, paiements indus…
Le manque à gagner peut vite devenir critique. Failles humaines, dérives automatiques : la sécurité documentaire mise à l’épreuve du digital Face à l’accélération des usages digitaux, les dispositifs internes peinent encore à suivre. La formation à la sécurité documentaire reste largement insuffisante : seuls 18 % des salariés déclarent que l’ensemble de leur entreprise a été formé. 32 % mentionnent des actions limitées à certaines équipes, tandis que 40 % n’ont reçu aucune sensibilisation.
Mais au-delà du facteur humain, c’est l’automatisation elle-même — lorsqu’elle est mal intégrée ou insuffisamment encadrée — qui peut créer de nouveaux angles morts. L’ère du digital a multiplié les points de vulnérabilité plus vite que la capacité des entreprises à les maîtriser. C’est pourquoi l’externalisation de ces fonctions critiques vers des solutions souveraines, conformes et éprouvées devient essentielle. Signature électronique, vérification d’identité, auditabilité : ces outils ne sont plus des options, mais des piliers nécessaires pour garantir une sécurité documentaire durable. « La confiance n’est plus un acquis. Elle se construit, se prouve, se trace. Et dans un monde digital, cela passe par des documents fiables, authentiques, infalsifiables. En sécurisant leurs flux documentaires, les entreprises ne font pas que se protéger : elles gagnent en performance, en agilité et en crédibilité. La vigilance, désormais, n’est plus un réflexe défensif. Elle devient un levier de compétitivité. » conclut Alban Sayag, CEO de Yousign.
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