Les Français dépensent moins

2021 a vu certes une augmentation de la consommation des ménages, mais tous les secteurs restent en-deçà des niveaux d’avant-crise.

En 2021, la dépense de consommation finale des ménages rebondit de 5,2 % en volume, après une chute historique de 6,7 % en 2020, mais elle reste en moyenne sur l’année en deçà de sa tendance d’avant-crise.

Cette reprise, très largement liée à l’amélioration de la situation sanitaire, reste partielle en raison de l’impact encore significatif de la Covid-19 sur l’économie (situation épidémique, restrictions sanitaires, difficultés d’approvisionnement).

Les dépenses alimentaires reculent

La consommation en produits alimentaires, stimulée en 2020 par les confinements et le télétravail, fait exception. Avec le retour de la restauration hors du domicile, la dépense en produits alimentaires diminue de 1,2 % en volume (après une hausse de 4,5 % en 2020). Pour l’ensemble des sous-postes de dépense, la consommation recule, à quelques rares exceptions comme celle des pains et céréales (+ 7,5 % après + 1,9 %).

Un certain nombre de produits de base et de conservation sont moins consommés (farine, riz, pâtes, lait, fromages ou œufs) traduisant un recul du « fait maison » qui avait prévalu en 2020.

Les dépenses en fruits et légumes ou en viandes baissent également (respectivement – 4,0 % et – 4,6 %).

Le retour à la normale n’est que partiel, car certains établissements de la restauration hors du domicile ont encore été fermés une partie de l’année et de nouvelles habitudes prises par les ménages en 2020 perdurent en lien avec le télétravail.

En particulier, les dépenses des ménages en poissons et crustacés, qui baissent peu (– 0,9 %, après + 4,1 % en 2020 et – 3,2 % par an sur la période 2015-2019), restent très nettement supérieures à leur tendance d’avant-crise (+ 13 points). Alors que la hausse soutenue de 2020 était portée par les produits de conservation, notamment les produits congelés, les ménages se tournent davantage en 2021 vers le poisson frais et les produits à base de poisson cru comme les sushis. La consommation en boissons à domicile continue de croître en 2021, plus particulièrement pour les boissons alcoolisées (+ 1,5 %, après + 2,1 % en 2020). Les dépenses en champagne connaissent un fort rebond (+ 10,1 % après – 21,0 %) avec le retour de moments conviviaux. La consommation en bière reste assez soutenue (+ 4,3 % après + 11,6 %). À l’inverse, la dépense de consommation en vin recule (– 1,8 %, comme en 2020).

Le logement pèse lourd

Les dépenses liées au logement sont globalement sur leur tendance Les dépenses de logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles progressent en 2021 en volume (+ 2,5 % après + 0,2 %). Les loyers réels et imputés augmentent à un rythme plus soutenu qu’en 2020 (+ 1,5 % après + 1,0 %).

Les dépenses des ménages en chauffage et éclairage ont, elles, particulièrement augmenté (+ 3,9 %, après – 0,3 % en 2020 et + 0,4 % par an sur la période 2015-2019). La consommation d’énergie est poussée à la hausse en 2021 par des températures en moyenne plus fraîches qu’en 2020. Les prix de l’énergie progressent fortement, particulièrement ceux du gaz (+ 21,4 % après – 10,1 %).

Par ailleurs, les dépenses en services d’entretien et de réparation du logement rebondissent (+ 12,2 % après – 7,5 %). Depuis la crise, les ménages passent plus de temps chez eux et effectuent des travaux pour améliorer leurs logements. L’activité bénéficie également d’un effet rattrapage avec des travaux repoussés en 2020 et d’aides gouvernementales, en particulier dans le domaine de la rénovation énergétique.

Le transport très impacté

La dépense en transports rebondit en 2021 (+ 11,3 % en volume après – 20,6 %). Les dépenses en carburants et lubrifiants sont particulièrement à la hausse (+ 18,2 % après – 17,0 %) et retrouvent presque leur tendance d’avant-crise (– 3 points).

Les dépenses en services de transport progressent fortement (+ 21,8 % après – 49,2 %). Elles restent toutefois très en deçà de leur tendance d’avant-crise (– 42 points), dans une amplitude différente selon le mode de transport : air (– 66 points), eau (– 59 points), rail ou route (– 26 points chacun).

Les dépenses des ménages en véhicules stagnent en moyenne sur l’année (+ 0,3 %, après – 18,0 % en 2020), avec des situations variées selon le type de véhicule. Les achats d’automobiles reculent légèrement (– 0,7 % après – 20,0 %), gênées notamment par les difficultés de production et d’approvisionnement. Les achats de motocycles, moins consommateurs de composants électroniques, se redressent (+ 9,5 % après – 3,0 %). Ceux de vélos continuent d’augmenter fortement (+ 10,9 %, après + 23,9 % en 2020).

Dans le contexte de la crise sanitaire, l’évitement des transports en commun a pu favoriser la vente des deux roues en 2021. Par ailleurs, la croissance des prix des matières premières, des carburants et des composants électriques a induit une forte augmentation des prix des dépenses en transports (+ 4,4 % après – 1,9 %)

La restauration ne se redresse pas

À la faveur de la réouverture des établissements et dans un contexte de mise en place du « pass sanitaire », les dépenses en hébergement et restauration progressent fortement en volume (+ 15,2 %) après avoir plongé en 2020 (– 34,0 %). Le niveau reste cependant éloigné de sa tendance d’avant-crise (– 28 points).

Les dépenses en restaurants et services de restauration progressent de 16,9 % (après – 33,6 % en 2020) mais restent moins vigoureuses que les achats de sandwiches (+ 29,9 % après – 14,3 %) par exemple dont la hausse est soutenue par les contraintes sanitaires pesant sur la restauration à table.

L’activité des services de traiteurs progresse (+ 27,9 %, après – 42,2 % en 2020) mais reste loin de sa tendance d’avant-crise (– 33 points) malgré la hausse du nombre de réceptions organisées.

Les dépenses de cantine peinent à retrouver le niveau de leur tendance passée (– 15 points) en raison du télétravail et des contraintes sanitaires de distanciation.

Attentisme sur le tourisme

Les dépenses des ménages en services d’hébergement progressent aussi en 2021 (+ 17,2 % après – 40,7 %) mais sans retrouver en niveau leur tendance d’avant-crise. Les terrains de campings et parcs pour caravane se rapprochent du niveau de leur tendance d’avant-crise (– 4 points), mais les hôtels en sont très loin (– 40 points).

Contraste pour la culture et les loisirs

La dépense en loisirs et culture rebondit (+ 7,4 % après – 11,6 %), avec des effets contrastés selon les postes de dépenses.

Malgré un ralentissement, les dépenses en appareils électroniques et informatiques continuent de croître à un rythme plus soutenu que la moyenne observée entre 2015 et 2019 (+ 1,6 % contre + 0,5 %) . Elles restent donc nettement supérieures à leur tendance d’avant-crise (+ 8 points).

Les dépenses en autres biens culturels, récréatifs ou en équipements de loisirs se ressaisissent (+ 8,8 % après – 2,7 %) et retrouvent leur niveau de tendance d’avant-crise.

Les dépenses en articles de sport progressent (+ 13,6 % après – 10,9 %), tout comme les achats de plantes et fleurs (+ 10,0 % après – 7,0 %) traduisant un fort engouement des ménages pour le jardinage.

Les dépenses en animaux et accessoires pour animaux continuent de croître au même rythme que l’an passé (+ 4,1 %).

Le marché des jeux et jouets se stabilise : les achats en consoles de jeux restent en forte augmentation (+ 13,9 % après + 10,7 %) sous l’effet de l’arrivée de nouveautés sur le marché et malgré les difficultés d’approvisionnement, ceux en jeux vidéos chutent (– 7,2 % après + 21,4 %) et ceux en jeux et jouets restent stables (+ 0,5 % après + 1,5 %). Les dépenses en services culturels et récréatifs augmentent fortement (+ 9,9 % après – 25,8 %) mais restent très en deçà de leur tendance d’avant-crise (– 23 points).

En 2021, les cinémas et les théâtres ont dû fermer une partie de l’année puis respecter des jauges d’accueil. Les remontées mécaniques ont dû fermer pendant l’hiver. Enfin, les achats des ménages en presse, livres et papeterie progressent, pour la première fois depuis 2007, portées par ceux de livres.

Reprise modérée pour l’habillement

 Les dépenses en articles d’habillement et en chaussures augmentent nettement en volume, respectivement de 8,7 % et de 12,7 %. Malgré ces hausses, la consommation ne retrouve pas le niveau de sa tendance d’avant-crise (− 8 points), en raison notamment de périodes de fermetures de magasins imposées en 2021.

   

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