Les entreprises semblent renouer avec de meilleures pratiques en matière de règlement, marquant une rupture bienvenue dans un contexte économique toujours marqué par l’incertitude
Les TPE et PME, toujours les plus respectueuses de leurs engagements, améliorent encore la proportion de factures réglées à échéance. Les ETI et Grandes Entreprises (GE) ne sont pas en reste et améliorent également la part de factures payées à échéance, respectivement de 1 et 2 points. Si cette tendance est clairement positive, les comptes n’y sont toujours pas sachant que les plus grosses structures (organisations publiques, ETI et GE privées) sont les principaux donneurs d’ordre et pèsent donc lourd dans la balance des factures non payées à échéance.
Il convient de rappeler que ces grands donneurs d’ordre obtiennent de meilleures conditions de paiement (échéances de 45-55 jours avec une médiane à 45 jours) par rapport aux plus petites structures (échéances de 30-45 jours avec une médiane à 31 jours).
Indicateur avancé
Si ces conditions de paiement plus favorables peuvent parfois se justifier (exemple : délai plus long entre production et commercialisation), chaque retard même léger (moins de 30 jours) est inacceptable car il fait porter un risque sérieux pouvant mener jusqu’à la défaillance sur un très un grand nombre d’entreprises, notamment les TPE. En effet, aucune entreprise, particulièrement les petites structures, ne peut se permettre d’être privée de chiffre d’affaires sans aucune visibilité.
« Dans un environnement économique risqué et incertain, assiste-t-on à une prise de conscience générale quant à la nécessité de payer ses fournisseurs à temps côté client, ou au besoin d’une politique de crédit, de relance et de recouvrement plus stricte pour s’assurer d’être payé et ainsi préserver sa trésorerie côté fournisseur ? Si la tendance de ce premier trimestre est positive, elle reste bien évidemment à confirmer dans les prochains mois », analyse Mikaël Delaporte, chargé de collecte de données chez Ellisphere.
Ellisphere a également mené une étude sur les comportements de paiement des entreprises qui ont fait défaillance en 2024. Elle confirme que le comportement de paiement se détériore clairement sur la période précédant la défaillance : en moyenne, une dégradation des comportements apparaît six mois avant la procédure collective avec un pic important de retard trois mois avant. Sur la population d’entreprises défaillantes étudiée, tous secteurs d’activité confondus, le retard de paiement moyen y est nettement plus élevé et la proportion du nombre de factures en retard est plus importante que pour les entreprises non soumises à une procédure collective. Si toutes les entreprises payant en retard ne font évidemment pas défaillance, quasiment toutes les entreprises défaillantes ont eu un comportement de paiement moins bon, et qui s’est notoirement détérioré quelques mois avant leur défaillance. Le suivi des comportements de paiement reste donc la pierre angulaire de la gestion préventive des risques clients en B2B.
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