L’échec de la micro-entreprise

Le taux de pérennité des auto-entrepreneurs à cinq ans est famélique

Alors que les ministres de l’économie successifs se gargarisent de leur flambée de la création d’entreprise en France, seuls 28 % des micro‑entrepreneurs s’étant immatriculés en 2018 sont encore actifs cinq ans après leur immatriculation, d’après l’Insee. Autrement dit, l’immense majorité des créations n’apporte rien à l’économie française.

En 2018, 750 000 entreprises ont été créées en France, dont 399 000 sous le régime du micro‑entrepreneur, soit 53 % des créations. 70 % des micro‑entrepreneurs qui se sont immatriculés au 1er semestre 2018 ont démarré leur activité, c’est‑à‑dire déclaré au moins un chiffre d’affaires non nul durant les huit trimestres suivant l’immatriculation.

Le taux de pérennité à cinq ans des entreprises individuelles classiques de la même génération atteint 63 %, celui des sociétés 71 %. Les micro‑entrepreneurs ont donc une probabilité de survie nettement inférieure aux autres régimes.

Deux secteurs prépondérants sont peu pérennes : le commerce, avec une proportion d’actifs à cinq ans de 22 %, et le conseil pour les affaires et autres conseils de gestion avec 17 %. Les activités de livraison, qui réunissent principalement les livreurs à domicile de courrier, colis, courses et repas, ont la proportion d’actifs à cinq ans la plus faible : 6 %.

20 000 € de chiffre

La pérennité varie avec l’âge et le sexe du micro‑entrepreneur :  37 % des micro‑entreprises immatriculées en 2018 ont été fondées par des femmes. 34 % de ces micro‑entrepreneuses sont actives à cinq ans, soit 10 points de plus que les micro‑entrepreneurs. Leur positionnement dans les secteurs où la pérennité est la plus élevée explique plus de la moitié de cet écart. Elles sont en effet plus nombreuses dans les secteurs de la santé humaine, des « autres activités de services aux ménages », de l’industrie et de l’enseignement.  Le chiffre d’affaires moyen des micro‑entrepreneurs immatriculés au 1er semestre 2018 et encore actifs fin 2023 s’établit à 20 000 euros en 2023 et le chiffre d’affaires médian à 12 000 euros. La moitié des micro‑entrepreneurs ont un chiffre d’affaires compris entre 3 000 et 28 000 euros.

   

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