Le sens du travail

La quête de sens au travail devient une préoccupation forte pour les salariés. S’ils sont largement satisfaits, ils demeurent vigilants sur certaines évolutions.

La notion de quête de sens dans le travail revient si souvent dans les discours qu’il est plutôt satisfaisant de constater que 84 % des actifs estiment que leur travail a du sens. Certes, ce sont les managers ou les CSP + qui répondent positivement, ce qui est la moindre des choses, ainsi que les actifs du public plutôt que du privé. Mais ce qui est intéressant c’est que les moins de 35 ans ont une vision positive du sens au travail, et on connait la sensibilité des plus jeunes générations à ces questions.

Mais qu’est-ce que le sens au travail ? Pour 7 personnes sur dix, c’est exercer un métier utile pour la société, qui rend un service, apporte une aide. L’utilité sanitaire et sociale est également souvent évoquée (santé, approvisionnement, logement…). Contribuer à la production de services ou de produits utiles pour les clients, se sentir utile à l’entreprise, se sentir reconnu font partie des définitions les plus couramment citées pour décrire ce sentiment d’utilité. Seuls 1/3 des personnes évoquent le fait de gagner sa vie (un point toutefois plus important pour les moins de 35 ans).

Utilité, éthique et développement

Au total, un travail qui a du sens répond à trois dimensions complémentaires : l’utilité en tant que telle du travail, sa cohérence éthique et sa capacité à contribuer au développement des personnes.

Logiquement, les actifs ayant le sentiment que leur travail n’a pas de sens évoquent surtout un sentiment d’inutilité vis-à-vis de la société, un manque de reconnaissance ou encore la pénibilité du travail.

La cohérence des valeurs professionnelles et personnes joue un rôle majeur dans la perception d’un travail qui a du sens : d’une part, effectuer un travail de qualité dans de bonnes conditions, d’autre part le fait d’être en accord avec ses valeurs et bien équilibrer ses temps de vie. La possibilité de s’épanouir et d’apprendre au travail, de progresser dans sa carrière et de construire des relations sociales et personnelles font également partie des dimensions-clés pour définir le sens du travail.

Reconnaissance et rémunération

Par rapport à ces ressentis généraux, quelques distorsions subsistent par rapport à la réalité. La manque de reconnaissance et la rémunération insuffisante sont regrettés par environ 25 % des actifs, notamment chez les salariés seniors, les CSP-, les non-managers et les femmes.

On sent également poindre des préoccupations éthiques, écologiques et environnementales. Elles vont devenir dans le futur des points importants dans le sens donné à son travail. L’autonomie dans le travail est également recherchée. La souplesse des organisations et des horaires va également s’avérer cruciale pour les années à venir.

La crise sanitaire a fait un peu bouger les lignes. 20 % des actifs s’interrogent plus qu’avant sur leur sens au travail (cela n’a rien changé pour 60 %). 28 % ont quitté leur travail par manque de sens, mais le passage à l’acte reste embryonnaire : 32 % ont pensé à le faire, mais n’ont pas franchi le pas. Cela pourrait évoluer dans les deux prochaines années : 43 % des salariés envisagent de quitter leur emploi dans les deux ans, dans la perspective d’un poste qui ait plus de sens. Un chiffre qui monte à 60 % pour les moins de 35 ans ou 50 % chez les femmes.

« La proportion d’actifs considérant avoir un métier porteur de sens est remarquablement élevée au printemps 2022 (84%). Pourtant 4 sur 10 envisagent de quitter leur emploi dans les deux ans dans la perspective d’un poste qui aurait plus de sens pour eux. Ces données – qui peuvent apparaître au premier abord contradictoires - ne font que souligner l’aspiration largement partagée à pouvoir bien réaliser son travail » souligne Richard Abadie, directeur général de l’Anact. « Le sondage montre également que loin de la représentation d'une quête de sens au travail essentiellement individuelle, répondre à ces inspirations implique des démarches collectives permettant de mieux reconnaître le travail, de le réaliser dans de bonnes conditions, de construire des parcours professionnels pour tous etc. Les démarches QVCT (qualité de vie et des conditions de travail) sont des leviers pour progresser dans ces directions. La Semaine pour la qualité de vie au travail 2022 sera l’occasion de partager des repères et témoignages pour les déployer. 

 

Source :  Sondage Opinion Way pour l’Anact

   

 

 

 

 

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