Pas informées, mal préparées, les TPE sont en difficulté face aux échéances de la facturation électronique.
À moins d’un an de l’entrée en vigueur de la réforme de la facturation électronique une enquête menée par l’Ifop auprès des clients de moins de 10 salariés de la banque en ligne révèle des chiffres plutôt inquiétant : près d’1 dirigeant de TPE sur 4 (22 %) n’a jamais entendu parler de la réforme ; 1 dirigeant de TPE sur 2 s’avoue stressé ; 6 sur 10 y voient un casse-tête technique ; 7 sur 10 redoutent son impact sur leur budget ; seul 1 sur 5 a déjà choisi une plateforme agréée.
« Nous avons voulu comprendre le ressenti des très petites entreprises sur la réformePour elles, une fracture numérique s’annonce. Moins d’une sur deux a un logiciel dédié, et certains pros gèrent encore leurs factures… sur papier ! Dans leur quotidien déjà saturé, cette réforme n’est pas une opportunité, c’est une contrainte de plu. La réforme, qui vise à réduire les coûts liés à la facturation et les délais de paiement, est pour l’instant plutôt perçue comme un coût supplémentaire par les petites entreprises », analyse Jean-Baptiste Sciandra, Président de Shine
Seuls 45 % des entrepreneurs y voient une opportunité de faire des économies. 7 sur 10 craignent même une répercussion négative sur leur budget (abonnement à un nouveau logiciel, incertitude quant à l'investissement etc.). Si 56% reconnaissent un bénéfice technique, 6 entrepreneurs sur 10 voient malgré tout la réforme comme une contrainte opérationnelle .
« La réforme est perçue comme une contrainte technique. Elle risque de creuser les inégalités. Entre les grandes entreprises, qui ont la chance de pouvoir déléguer, et les plus petites. Mais aussi entre les très petites entreprises très digitalisées, bien accompagnées, et celles qui n’ont pas encore pris le tournant du numérique », commente Jean-Baptiste Sciandra.
Contrainte ou levier ?
Plus globalement, une enquête de l’Ordre des experts-comptables et OpinionWay / ECMA dresse un état des lieux clair : les entreprises sont engagées dans la transformation, mais peinent encore à franchir le cap opérationnel. Selon le baromètre, plus de trois entreprises sur quatre (78 %) connaissent l’obligation de facturation électronique, mais seules 36 % jugent le processus clair. Ce chiffre chute drastiquement parmi les plus petites structures, encore éloignées des modalités techniques de la réforme, confirmant les statistiques de Shine.
Si 61 % des dirigeants se disent confiants dans leur capacité à passer le cap, la proportion grimpe à 89 % pour ceux ayant déjà lancé un plan d’action. Au total, ce sont 39 % des entreprises qui sont déjà opérationnelles ou engagées, mais 3 sur 10 ne sont pas du tout prêtes, ce qui reste un signal d’alerte à moins d’un an de l’échéance. Pour Damien Charrier, président du Conseil national de l’ordre des experts-comptables, ce rendez-vous est essentiel : « La réforme de la facture électronique constitue un tournant pour toutes les entreprises françaises. Elle n’est pas une contrainte administrative, mais un véritable levier de compétitivité et de sécurisation ».
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