La population française va diminuer

Baisse des naissances, vieillissement, la France va voir sa démographie connaître une baisse régulière dans les prochaines années.

Alors que la population de la France est 70 millions d’habitants, les tendances démographiques étudiées par l’Insee révèlent une diminution légère mais continue dans les prochaines décennies. La population atteindrait les 69,3 millions en 2044 et s’établirait à 68,1 millions en 2070.

Cette perspective d’un pic démographique est partagée par toutes les régions métropolitaines : la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, les Hauts-de-France et la Normandie ont atteint leur pic démographique en 2015 et les autres régions métropolitaines l’atteindraient après 2044.

Entre 1995 et 2018, la population de toutes les régions métropolitaines augmentait, avec une croissance annuelle moyenne comprise entre 0,13 % et 1,18 %. Sur la période 2018-2050, la population augmenterait moins vite dans deux tiers des régions métropolitaines et continuerait de diminuer dans le tiers restant. Entre 2050 et 2070, la croissance de la population ne dépasserait 0,1 % par an dans aucune région. En Occitanie, région où la population augmenterait le plus entre 2050 et 2070, la croissance démographique serait de 0,06 % en moyenne par an, contre 0,98 % entre 1995 et 2018. Avec les Pays de la Loire, ce serait la seule région métropolitaine à ne pas perdre des habitants entre 2050 et 2070.

Les projections de population localisées à l’échelle départementale offrent également une vision contrastée des perspectives démographiques. Dans 14 départements sur 101, le pic de population serait déjà dépassé depuis dix ans ou plus. Pour 24 autres départements, ce pic serait dépassé au cours des années 2010. La population des départements situés le long de la diagonale des faibles densités, de la Moselle au Lot-et-Garonne, ainsi que celle de la plupart des départements des Hauts-deFrance, du Grand Est et de la Normandie diminueraient globalement d’ici 2070. La façade atlantique, l’Occitanie, et le sud-est de la France connaîtraient des retournements démographiques plus tardifs, à compter de 2040. Seuls 10 départements (Ariège, Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Tarn, Tarn-et-Garonne, Guyane et Mayotte) auraient une population toujours en hausse jusqu’en 2070.

Les départements des DOM présenteraient des perspectives démographiques opposées : la population de la Martinique et de la Guadeloupe diminuerait fortement, tandis que les perspectives seraient plus favorables en Guyane, à La Réunion et à Mayotte. L’Île-de-France résisterait également globalement mieux que la moyenne nationale. Paris ferait figure d’exception, avec une poursuite de la diminution de sa population, initiée il y a plus d’une dizaine d’années.

Une fécondité en baisse

L’année où la population départementale atteindrait son maximum dépend des hypothèses d’évolution choisies pour les différentes composantes démographiques. Dans le scénario central, la fécondité mesurée par l’indice conjoncturel de fécondité (ICF) au niveau national diminuerait de 2018 à 2023, pour se stabiliser à 1,8 enfant par femme. L’hypothèse haute de fécondité, avec une augmentation progressive de l’ICF pour s’établir à 2,0 enfants par femme au niveau national en 2030, retarderait, voire annulerait complètement, l’existence d’un point de bascule de la population dans de nombreux départements d’ici 2070. Avec cette fécondité haute, plus de la moitié des départements continueraient de gagner des habitants jusqu’en 2070.

Le solde naturel limiterait la croissance démographique dans toutes les régions métropolitaines hors Île-de-France. L’arrivée aux grands âges de la génération du baby-boom générerait un surcroît de décès dans les prochaines années, tandis que les naissances diminueraient. L’Île-de-France serait une exception notable, avec un solde naturel contribuant positivement à sa croissance démographique. La population francilienne est en effet la plus jeune de France métropolitaine, avec une fécondité élevée. Dans quelques autres régions également plus jeunes, comme Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France ou, dans une moindre mesure, les Pays de la Loire, les contributions du solde naturel seraient faiblement négatives. Les régions du sud et de l’ouest de la France, plus attractives, parviendraient à maintenir une croissance moyenne de leurs populations grâce aux migrations internes ou internationales.

En Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Bretagne, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes, l’excédent migratoire compenserait le déficit naturel et contribuerait à l’augmentation de la population. Les flux migratoires positifs ne permettraient pas de compenser le déficit naturel en Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire. Le solde migratoire nul ou négatif dans le Grand Est et les Hauts-de-France pèserait sur la croissance démographique. L’Île-de-France aurait un solde migratoire très déficitaire, comme depuis de nombreuses années.

Vieillissement rapide

Si l’évolution de la population sur la période 2018-2070 serait relativement mesurée, la composition de celle-ci changerait de manière beaucoup plus radicale. 20 millions de personnes auraient 65 ans ou plus en 2070, soit 29 % de la population, contre 20 % en 2018. Ce vieillissement de la population toucherait tous les départements de France métropolitaine dans des proportions importantes.

Dans 62 départements de France métropolitaine, plus de 30 % des habitants auraient 65 ans ou plus en 2070, alors qu’en 2018, la part des personnes de 65 ans ou plus est inférieure à 30 % dans tous les départements. Dans cinq départements métropolitains, comme la Dordogne ou la Charente-Maritime, les seniors constitueraient même plus de 40 % de la population en 2070. Les différences géographiques actuelles seraient toujours visibles en 2070, avec des départements du Massif central, de la Bretagne et du Sud ayant une part de seniors plus importante que les départements du Nord et de l’Est. La façade atlantique et le littoral breton demeureraient des territoires avec une part importante de seniors. Les départements d’Île-de-France resteraient des territoires avec une part de seniors relativement moins importante.

   

 

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