L’illettrisme et son corollaire, l’illectronisme, touchent toutes les catégories de la population
4% des personnes âgées de 18 à 64 ans ayant débuté leur scolarité en France peuvent être considérées en situation d’illettrisme. Cela représente 1 400 000 personnes, estiment l’Insee et l’Agence Nationale de Lutte contre
Dans ce même groupe d’âge, une personne sur dix rencontre des fortes difficultés dans au moins une des compétences de base enquêtées, à savoir : identifier les mots, comprendre le texte, écrire et compter. Lorsque l’on s’intéresse aux personnes en forte difficulté, la moitié a plus de 45 ans mais les jeunes représentent une part sensible de celles-ci. Les personnes résidant dans les quartiers couverts par la politique de la ville et dans les départements et régions d’Outre-mer ont 2,5 fois plus de risque d’être en forte difficulté.
Cependant, tous les territoires sont impactés. Ainsi, 86 % des personnes en forte difficulté ne vivent pas dans les quartiers couverts par la politique de la ville et 1/3 des personnes en forte difficulté habite dans des territoires ruraux. La moitié des personnes en forte difficulté est en emploi.
Un quart vit dans un ménage qui bénéficie du RSA. 18 % des demandeurs d’emploi sont en forte difficulté en littératie et numératie. Ce taux monte à 25% pour les demandeurs d’emploi ayant plus de deux ans de chômage.
Parmi les personnes en forte difficulté avec les compétences de base, 55 % sont en emploi, 13 % sont demandeurs d’emploi et 32 % sont inactives. Parmi les personnes en forte difficulté et en emploi, 40 % occupent un poste d’employé et 30 % d'ouvrier. Les fortes difficultés avec les compétences de base concernent aussi les professions intermédiaires. Cette catégorie représente 15 % des personnes en forte difficulté et en emploi.
Socle essentiel
Pour les personnes en grande difficulté avec les compétences de base, il est plus difficile d’entreprendre des démarches administratives sur internet de façon autonome (61 % contre 85 % pour les personnes sans difficulté). Les personnes ayant des difficultés ont des parcours de vie très variés mais certaines populations sont surreprésentées parmi celles en forte difficulté : les personnes sans diplôme, les ouvriers et les employés, les personnes en CDD, celles travaillant à temps partiel, celles percevant de bas revenus… La non maîtrise de ce socle de compétences essentielles, première marche indispensable pour l’autonomie, a des conséquences très concrètes dans la vie quotidienne : les personnes concernées ne parviennent pas à comprendre une consigne de travail en la lisant, à utiliser de nouvelles applications numériques dans leur environnement professionnel, à écrire une liste de courses, à calculer la monnaie lors d’un achat, à utiliser un site internet, une messagerie pour voter aux élections professionnelles, pour consulter un bulletin de paie, pour continuer à se former, mettre à jour leurs droits, …
Les transformations numériques dans la vie quotidienne, au travail et les besoins de reconversion professionnelle ou d’accompagnement renforcé qu’elles génèrent, renforcent l’urgence d’agir pour garantir aux personnes concernées par l’illettrisme ou l’illectronisme des solutions de formation de qualité sur tous les territoires
11 % des jeunes de 18 à 29 ans sont en forte difficulté avec les compétences de base. Ces jeunes représentent un quart des personnes en forte difficulté parmi les 18-64 ans. Leurs difficultés portent principalement sur la numératie. Parmi les jeunes en forte difficulté, 1 sur 2 est en emploi.
Les jeunes vivant dans les foyers aux revenus les plus faibles sont deux fois plus touchés par de fortes difficultés avec les compétences de base.
Pour rappel, être confronté à l’illettrisme, c’est avoir de grandes difficultés pour lire, écrire, calculer, utiliser le numérique, dans des situations simples de la vie de tous les jours.
C’est une situation qui concerne des personnes qui ont été scolarisées en langue française et qui, arrivées à l’âge adulte, ne parviennent pas pour autant à être autonomes avec l’écriture, la lecture, avec les outils numériques dans des situations simples de la vie quotidienne. Souvent associé à un problème de niveau d’équipement et d’accès à Internet, la notion d’illectronisme se rapporte plus spécifiquement à la non-maîtrise des compétences numériques (connaissance de l’environnement numérique, savoir-faire dans l’utilisation du matériel, des logiciels et des interfaces, ressources pour adapter et transférer ses connaissances et savoir-faire, etc.)
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