JO : la logistique urbaine a relevé le défi, mais à quel prix ? 

L’Union TLF dresse un premier bilan des Jeux olympiques et formule 3 propositions pour les Jeux paralympique

 

 

 

 

 

 

Pendant les Jeux olympiques, la logistique urbaine s’est poursuivie sans dysfonctionnements majeurs.

Pendant les Jeux olympiques, les livraisons urbaines ont pu se dérouler sans difficultés majeures malgré un niveau inédit de contraintes pour les professionnels.

Cette réussite témoigne : 

1. Du professionnalisme des transporteurs et logisticiens, qui ont su s’adapter, avec leurs équipes et leurs clients, pour poursuivre l’activité durant cette période exceptionnelle ;

2. Du travail de préparation de qualité mené par la filière « Transport et Logistique », initié dès 2019 par la Commission Logistique Urbaine de l’Union TLF et poursuivi par la démarche collective LUJOP. Cette collaboration public/privé inédite a rassemblé l’ensemble des acteurs concernés : organisations professionnelles, InTerLUD+, ministère des Transports, préfecture de Police de Paris, ville de Paris, métropole du Grand Paris…

3. De la qualité des outils proposés aux acteurs de la logistique. Les outils proposés sur la plateforme JOPTIMIZ, et coconstruits avec les professionnels, ont permis de faciliter les déplacements professionnels. L’Union TLF a également mis à disposition des professionnels un kit d’accompagnement, ainsi qu’une cellule de crise ouverte toute la période des Jeux.

L’Union TLF tient à saluer l’engagement des pouvoirs publics auprès des professionnels du transport et de la logistique. Pour la première fois lors d’un évènement de grande ampleur, un volet « fret et logistique » a été intégré à la cellule de crise du ministère des Transports.

Sur le plan économique, le secteur du transport et de la logistique n’a pas bénéficié d’ « effet JO ».

L’enquête Flash menée par l’Union TLF du 1er au 8 août auprès de ses adhérents a permis une première évaluation de l’impact des Jeux olympiques sur l’activité du secteur transport et logistique. Les 39 entreprises répondantes représentent plus de 50 000 de salariés (62% d’entre elles ont moins de 200 salariés).

Si pour la majorité des entreprises répondantes l’impact des JO est neutre sur leur activité (54%), 41% déplore un impact défavorable et aucune d’entre elles ne fait état d’un impact favorable. Le surcroît d’activité attendu pour les hôtels, cafés et restaurants n’a pas été observé par nos adhérents ; et plusieurs nous rapportent un effet négatif imputable au départ massif des Parisiens durant les Jeux.

A noter que les Jeux olympiques et paralympiques se déroulent dans une année où l’activité du transport et de la logistique est atone (voir la dernière note de conjoncture de l’Union TLF).

Des craintes quant à l’amplification des surcoûts pendant les Jeux paralympiques, qui appellent à une vigilance forte pour la logistique urbaine à la rentrée.

L’enquête Flash de l’Union TLF révèle également que plus d’une entreprise sur deux a assumé des surcoûts liés aux Jeux olympiques (56%), principalement dus :

1. Au rallongement des délais de livraison (pour 77% d’entre elles) ;

2. A la mise en œuvre de nouvelles organisations logistiques (50%), avec la mobilisation de moyens supplémentaires (conducteurs, véhicules, zones de stockages, etc.) et parfois un l’usage amplifié de la cyclologistique. Les moyens supplémentaires ont souvent été des charges additionnelles sans pendant en termes d’activité et de chiffre d’affaires.

3. A la mise en place d’une gestion des ressources humaines spécifique à la période des Jeux olympiques (45%), avec notamment un recours amplifié aux livraisons nocturnes et une mobilisation de personnels administratifs dédiés à la gestion des QR Codes. Pour bon nombre d’entreprises cette gestion a été source d’une forte pression administrative.

Alors que la rentrée scolaire et le retour des Franciliens après les congés estivaux marquent habituellement une période intense de trafic et d’activité pour les entreprises, ces surcoûts pourraient augmenter durant les Jeux Paralympiques. Les enseignements tirés des Jeux olympiques et les difficultés rencontrées doivent ainsi servir à mieux anticiper cette seconde échéance.

Les difficultés remontées se sont concentrées sur l’Île-de-France et ont principalement concerné :

1. Une communication tardive et parfois incertaine des informations par les autorités comme l’illustre la réglementation relative au transport de matières dangereuses, qui n’a fait l’objet d’un arrêté que le 3 août, soit une semaine après le début des Jeux, et contredisant en partie des communications précédentes.

2. Une règlementation complexe et difficile à interpréter, source de confusion pour les professionnels mais aussi pour les forces de l’ordre. Cette illisibilité a conduit à des refus d'accès injustifiés à certains périmètres, même pour des livraisons à pied ou en cyclologistique, signalés par plusieurs transporteurs.

3. Des informations divergentes provenant de différentes sources publiques, comme les horaires d’activation du périmètre de sécurité pour le marathon des 10 et 11 août, ont créé une confusion notable.

Les propositions de TLF pour la réussite des Jeux Paralympiques

N°1. Informer au plus tôt les professionnels sur les contraintes spécifiques aux jeux paralympiques. Il s’agit notamment de connaître avec précision le dispositif de sécurité prévu avant et durant la Cérémonie d’ouverture des paralympiques du 28/08, les créneaux horaires de livraison autorisés durant l’activation des périmètres de sécurité ou encore les modalités d’activation des périmètres durant les épreuves sur route et les temps de familiarisation amont.

N°2. Adapter, quand il y a lieu, les réglementations imposées aux professionnels de la logistique – Dans un contexte intense de rentrée, l’Union TLF recommande une révision de certaines contraintes réglementaires liées aux Jeux. Cela inclut l'adaptation du fonctionnement des voies olympiques en mode dynamique en fonction des besoins de déplacement des athlètes, ainsi que la définition de créneaux horaires supplémentaires pour les livraisons dans les périmètres rouges.

N°3. Maintenir le dialogue public/privé pendant et après les Jeux paralympiques – Les craintes autour de la rentrée appellent au maintien des cellules de crise existantes qui permettent une remontée rapide des difficultés rencontrées sur le terrain. Il s’agira également de poursuivre cette dynamique de collaboration public/privé après les Jeux pour améliorer la logistique urbaine à l’avenir, notamment dans un contexte d’annonce, à Paris, de la Zone à Traffic Limitée (ZTL) et de déploiement de la Zone à Faible Emission (ZFE-m).

 


   

Commentaires

Aucun commentaire

Ecrire un commentaire

Pour écrire un commentaire vous devez vous connecter à votre compte.

Si vous n'avez pas encore de compte nous vous invitons à vous inscrire gratuitement.

A lire