Industrie : préparer la transition automobile

La décarbonation des transports ne pourra s’accomplir sans une vraie stratégie d’empoi, de formation et de compétitivité.

Le Comité européen des régions (CdR) a lancé l'Alliance des régions pour l'automobile, un réseau politique de régions engagées dans la réussite de la transition de l'industrie européenne de l'automobile et de l'approvisionnement. L'Alliance vise à intégrer la perspective régionale dans les débats en cours sur la décarbonation des transports européens, tout en garantissant l'emploi, la compétitivité et la cohésion économique et sociale dans chaque territoire européen concerné par la transition.

L'industrie automobile a atteint un chiffre d'affaires de plus de 7 % du PIB de l'UE et emploie actuellement plus de 14 millions d'Européens, soit 6,1 % de l'emploi total de l'UE.

L'objectif de l'Union européenne de réduire les émissions dans l'UE d'au moins 55 % d'ici 2030 comprend le règlement de la Commission européenne visant à réduire les normes d'émission de CO2 pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers. Une récente proposition du Parlement européen visant à interdire les voitures à moteur à combustion au niveau de l'UE à partir de 2035, adoptée le 8 juin 2022, entraînera des changements encore plus importants dans l'industrie européenne de l'automobile et des fournisseurs.

Mécanismes de soutien

À la lumière de ces attentes, 20 régions de sept pays de l'UE (parmi lesquelles  la Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est) ont uni leurs forces pour former l'Automotive Regions Alliance afin de plaider en faveur d'une transition juste, équitable et réussie des industries européennes de l'automobile et de l'approvisionnement vers des normes climatiquement neutres.

La mise en place d'un nouveau mécanisme de soutien doté d'un budget spécifique, la réalisation d'évaluations de l'impact territorial figurent parmi les revendications et les objectifs. Il est également évoqué la reconversion et le perfectionnement professionnels de la main-d’œuvre  afin d’éviter les pertes d’emplois dans les régions et demandé de prévoir une certaine souplesse dans les lignes directrices relatives aux aides d’État, pour permettre aux régions abritant une industrie automobile d’aiguiller et de gérer cette transformation et d’en éviter les effets négatifs. La question du déploiement des stations de recharge et de ravitaillement en carburant accessibles au public ne peut être mise de côté

Mutations en cours

Les régions ont souligné la nécessité pour l'UE de développer des mesures de transition équitables basées sur des évaluations d'impact territorial et de soutenir un dialogue social au niveau local, régional, national et européen.

Loïg Chesnais-Girard, membre du CdR et Président de la région Bretagne, a déclaré : « L’industrie automobile est à la croisée des chemins. Les mutations en cours vont affecter la vie de nos citoyens à travers l’Europe, partout où il y a des usines, des ouvrières et des ouvriers. Les Régions d’industries automobiles doivent être entendues. C’est pourquoi elles se regroupent dans une alliance européenne. Pour que l’Europe soit à la pointe de l’industrie automobile de demain ».

Nicolas Schmit, commissaire européen à l'emploi et aux droits sociaux, a semble-t-il entendu les revendications  : « Le secteur automobile dans l'UE représente plus de 14 millions d'emplois. Le passage aux voitures et camionnettes à émissions zéro offre des possibilités à l'industrie européenne, mais pose également des défis évidents. Une chose est claire : pour réussir cette transformation verte, il faut un accompagnement solide de la requalification et des transitions d'un emploi à l'autre, un dialogue fort entre les partenaires sociaux et un financement adéquat ».

   

 

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