47% des TPE bientôt en dépôt de bilan - Faisons le point!
Par Redac, le 18/04/2020
Le sondage auprès des TPE lancé par la CNTPE, (pus de 7.000 réponses), indique que 47% des patrons de TPE, tous secteurs activités confondus, envisagent de déposer le bilan, dans les trois mois qui viennent, si la situation devait perdurer sans annulation des dettes cumulées. 25% d'entre-eux se demandent déjà s'ils vont pouvoir redémarrer...
En effet, avec un chiffre d’affaires de ZÉRO € pendant 3 mois, le fait de devoir avancer les salaires des salariés en
chômage partiel (Remboursement de 7.74 euros de l'heure pour 8.03 payé à minima, soit perte de 4% à minima), quand cette mise au chômage partiel veut bien être acceptée, le fait d'accumuler des dettes générées
par les reports de charges, les loyers qui continuent à courir, tout cela sera malheureusement
fatal aux TPE..
D'autre part, en termes de « trous dans la raquette », nous retrouvons aussi tous les patrons de SAS, SASU, Gérants minoritaires de SARL, qui ne peuvent bénéficier d’aucune aide. Ils sont considérés comme salariés mais ne peuvent bénéficier du chômage partiel, car mandataires sociaux, ET ils ne peuvent pas non plus bénéficier des 1500 euros, car pas indépendant, mais assimilé salarié… on tourne en rond !
Les annonces gouvernementales nous
rassurent d’autant moins que les patrons de TPE sont bien informés et qu’ils
découvrent qu’outre Rhin ce sont, pas moins de 9.000 euros d’aides qui sont
allouées aux chefs d’entreprises tous statuts confondus, alors qu’en France,
seuls les indépendants peuvent bénéficier d’une aumône de 1.500
euros…lorsqu’ils sont éligibles.
Au surplus, le gouvernement va remettre
après ce 11 mai, tout le monde au travail avec pour seule protection des fiches
de sécurité que devront mettre en place les entreprises, et gare aux TPE qui
n’appliqueront pas (ou ne le pourront pas), car la responsabilité du dirigeant
pourra alors être pénalement engagée ! Il est incroyable qu’un gouvernement se
décharge lâchement de SA responsabilité et de SON incompétence sur les patrons
de TPE, d’autant plus que ces fiches de sécurité, sont déjà remises en question
par les professionnels de différents secteurs. De plus, nous avons vu, cette semaine, qu'un inspecteur dans la marne, a été sanctionné pour son excès de zèle, mais combien ne le seront pas?!
Nous ne demandons pas des précisions
au gouvernement! Nous lui demandons d’être précis et rigoureux dans son
objectif et dans sa stratégie pour l’atteindre. Nous sommes loin du compte
puisque le seul élément disponible, après l'allocution du Président de la République ce lundi, est une date, un 11 mai. Tout le reste est
virtuel et n’est qu’effet de communication.
Nous demandons une période blanche
pour la période de mars à décembre 2020 pour toutes les entreprises s’agissant
des charges sociales (cotisation salariales et patronales) et fiscales, ainsi
que des taux bancaires à 0 % avec l’annulation des frais de banque, quand il y a
eu report des échéances de crédits.
Rappelons que nous sommes les vrais patrons, et pas des cadres supérieurs salariés dirigeants, comme c’est le cas dans les grands groupes. Ces boites, nos entreprises, ont été créées avec nos deniers personnels et souvent avec des cautions personnelles auprès des banques…. pas avec des fonds de pensions ou autres jeux boursiers. Aussi, quand nous entendons nos collègues du MEDEF demander à faire travailler d’avantage les salariés, nous sommes outrés.
Du patriotisme Economique! C’est
vouloir entreprendre en suivant les principes de souveraineté et de sécurité
qui sont aujourd’hui redécouverts à l’occasion de cette crise sanitaire
mondiale. Ces principes sont pourtant essentiels à une politique économique
pragmatique, fondée sur le réel, et également soucieuse d’apporter un
écosystème juridique, financier et fiscal favorable à la création des
entreprises et à leur développement. C’est ce que certains appellent
l’intelligence économique qui concerne aussi bien le marché intérieur que
l’international. Nous nous réjouissons que cette démarche patriotique et
intelligente soit aujourd’hui promue par le président de la République, mais, «
en même temps », nous sommes très inquiets par les profils chargés d’y
réfléchir ! Si ce sont les mêmes qui ont géré cette crise, cette bataille est
perdue d’avance.
La machine France a fait la démonstration de sa lourdeur et de son inertie. En cas de crise, elle est incapable de réagir rapidement et de manière efficiente. Un exemple? près de 3 mois pour avoir des masques, et l'Etat obligé de réquisitionner les livraisons de masque de certaines régions, parce qu'incapable de le faire lui même...
Bon courage à toutes et tous!
Jean François FERRANDO
Président de la
CNTPE - syndicat patronal des très Petites Entreprises
www.cntpe.org

