Face à la crise, les Français et les entreprises tentent de s'adapter

Augmentation des prix de vente ou modification des habitudes de consommation. L’inflation et le hausse du coût de l’énergie forcent à s’adapter.

On commence à avoir un certain recul sur la façon dont les entreprises réagissent face à l’augmentation des prix de l’énergie. Selon l’Insee, la première réplique est venue de l’augmentation des prix de vente. C’est plus particulièrement évident dans l’industrie, secteur dans lequel plus de 45 % des entreprises prévoient d’augmenter leurs prix de vente, cette proportion atteignant même environ 70 % dans l’industrie agro-alimentaire. Un peu moins de la moitié des entreprises envisagent d’adapter leurs méthodes de production dans les trois prochains mois. 30 % des entreprises envisagent de comprimer leurs marges. Mais les patrons restent très rarement les deux pieds dans les mêmes sabots. Pour bon nombre d’entre eux, l’idée d’investir pour réduire la facture énergétique fait partie des solutions qui seront à mettre en œuvre.

L’industrie frappée de plein fouet

Les branches intensives en énergie sont particulièrement exposées à une forte hausse de leurs coûts de production. Au sein de l’industrie, la métallurgie, l’industrie du papier et du carton ou encore l’industrie chimique comptent parmi les branches les plus consommatrices d’énergie. C’est aussi le cas de la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques (notamment l’industrie du verre et la fabrication de matériaux de construction). Plusieurs activités présentent une production orientée à la baisse depuis début 2022 et une chute encore plus marquée depuis le mois de novembre. C’est ainsi le cas pour la sidérurgie les autres métaux non ferreux, la fabrication de pâte à papier, de papier et de carton et la fabrication de produits chimiques de base. Dans ces branches, les entreprises font face à une forte hausse de leurs coûts, notamment énergétiques, qui peuvent les pousser à réduire leur production et/ou augmenter leurs prix de vente, cette dernière option réduisant toutefois leur compétitivité par rapport à la concurrence étrangère, notamment américaine et asiatique.

Le reflux des marchés de gros de l’électricité et du gaz (les prix restant toutefois bien supérieurs à ceux de 2019) constaté depuis quelques semaines commencent à avoir des effets. Les entreprises déclarant envisager de baisser leur production au cours des trois prochains mois (avec des pointes dans le secteur du bois-papier et de la chimie) sont un peu moins nombreuses que celles qui indiquent l’avoir fait au cours des trois derniers.  Mais pour la plupart des entreprises, les prix d’achat de l’électricité et du gaz ne sont cependant pas directement indexés sur le prix de gros : il s’agit de prix fixes sur une durée contractuelle, qui dépendent donc des modalités et du calendrier du contrat de fourniture d’énergie. En particulier, pour les contrats pluriannuels signés au second semestre 2022, les prix restent très élevés.

Tout le monde est touché

Du côté des ménages, c’est l’inflation qui a induit des changements de comportement, couplée à une baisse de confiance généralisée face au contexte économique. Selon l’Insee, 68 % des ménages ont modifié leurs habitudes de consommation. Plus généralement, les ménages sont nombreux à considérer que leur situation financière s’est nettement dégradée en 2022 ou qu’elle serait amenée à se dégrader en 2023, ce qui les a amené à s’endetter ou à puiser dans leurs réserves. Les caractéristiques telles que la catégorie socio-professionnelle ou encore le lieu d’habitation (selon les différentes tailles d’unité urbaine) ne paraissent pas induire des différences marquées dans le fait d’avoir modifié ou non ses habitudes de consommation. Les changements d’habitudes de consommation concernent l’ensemble des ménages, quels que soient leurs niveaux de vie, même s’ils touchent évidemment davantage ceux qui sont contraints financièrement

Pour faire des économies, les efforts ont porté principalement sur l’énergie du logement et l’alimentation. Ils sont en revanche moins nombreux s’agissant des dépenses liées aux déplacements ou des achats de vêtements.

   

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