CV : la chasse aux mensonges

C’est presque devenu une habitude : prendre des libertés avec la réalité sur son CV. Une pratique qui peut s’avérer pénalisante pour les recruteurs

EveryCheck, expert en vérification de références préalablement à l'embauche, dévoile son Top 4 des mensonges les plus audacieux dans le but de sensibiliser les employeurs : On retrouve dans ce palmarès de la fraude :

1. Le stagiaire qui s’est fait passer pour le Président de l’entreprise

2. Le médecin qui était en fait vétérinaire

3. Le licenciement abusif… qui était en réalité un abandon de poste

4. Le traducteur d’anglais qui était uniquement prof d’allemand !

Plus généralement, EveryCheck a pu constater maintes distorsions concernant les intitulés de poste occupés précédemment, les types de contrats de travail antérieurs, ainsi que les raisons invoquées pour mettre fin à ces emplois : 

Poker menteur

Un candidat a menti sur l’ensemble de ses intitulés de poste, de type de contrats, sur les raisons pour lesquelles il les a quitté et même sur ses employeurs. Il a ensuite contacté ses anciens managers pour leur demander de mentir à leur tour pour corroborer ses mensonges.

L’absente… pendant 64 mois ! 

Une candidate a indiqué sur son CV avoir été en poste au sein d’une banque pendant 8 ans alors qu’en réalité elle n’y a travaillé que 3 ans… soit 5 ans d’écart. Qu’a-t’elle réellement fait pendant tout ce temps ?

Carton rouge !

Un candidat s’est inventé une vie en faisant croire qu’il avait eu tout un parcours académique alors qu’en réalité il était sportif professionnel… Quel dommage, il aurait pu mettre cet atout en avant !

Passage éclair

Lors d'un appel téléphonique avec le Directeur Général d'une entreprise, il a précisé que la candidate n'a jamais occupé le poste de Responsable des Opérations en tant que freelance pendant une année complète, mais qu'elle avait simplement effectué quelques jours de découverte, sans conclure de contrat formel.

La confiance n’exclut pas la prudence

Ce nouveau classement de mensonges met en lumière l'importance de la vérification des diplômes mais aussi des références lors du processus de recrutement. 

Il souligne également qu'une confiance préalable envers un candidat ne saurait exclure la nécessité d'une vérification minutieuse, un procédé essentiel pour éviter les erreurs coûteuses en matière d’embauche.

« Outil majeur des processus de recrutement, le CV n’est pas toujours l’exact reflet du profil d’un candidat. Et 73 % des CV contiennent des inexactitudes ! Pire encore, dans un cas sur huit nous constatons qu’il s’agit d’un mensonge important et donc déterminant dans le processus de recrutement, qu’il s’agisse du diplôme ou des expériences professionnelles », résumé Yohan Zibi, qui a fondé en 2015 Everycheck.

Pour rappel, La loi stipule que les informations présentes sur le CV doivent être de bonne foi. Ce qui veut dire que le diplôme et la description des expériences figurant sur un CV doivent être conformes au parcours académique et professionnel. La présence d’informations mensongères peut, en fonction de leur importance et du préjudice qui en résulte pour l’employeur, justifier un licenciement du salarié pour faute. Très concrètement, si vous recrutez un spécialiste du marketing, qui a menti sur son permis B, vous ne pourrez pas le sanctionner. Mais s’il a affiché un diplôme dans le domaine sans l’avoir réellement validé, vous êtes en droit de passer à l’action.

88 % d'arrangements avec la réalité

Selon le l’institut RH Florian Mantione, 88 % des candidats estiment normal d’arranger leur CV et deux-tiers des recruteurs ne réalisent pas de contrôle systématique du CV. 61 % des candidats mentent sur leur niveau de langue (par exemple une langue apprise mais non pratiquée depuis longtemps), 55 % sur leur niveau en informatique, 42 % sur leur niveau de rémunération précédent. Cela fait presque 30 ans que le cabinet réalise des études sur les CV trompeurs. « Un candidat que j’ai reçu avait marqué sur son CV qu’il était diplômé de l’ESC Toulouse 1972. Or, j’étais moi-même diplômé de cette même école, la même année, et je ne connaissais pas cette personne…. », se souvent Florian Mantione. « J’ai alors décidé d’interroger régulièrement un échantillon d’employeurs sur leurs mésaventures avec des candidats malhonnêtes et des candidats sur leur motivation de falsifier leur parcours ».

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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