Comment soutenir la croissance verte

Les chefs d'entreprise majoritairement positifs à l'égard de la transition verte, mais il faut en faire plus pour mettre en œuvre des programmes de compétences.

La plupart des dirigeants d'entreprise considèrent que la responsabilité de conduire la transition verte incombe au secteur privé plutôt qu’aux décideurs politiques, avec une grande majorité anticipant davantage d'opportunités que de défis. Cependant, des avancées rapides vers une économie à faibles émissions de carbone sont compromises par l'incapacité des entreprises à développer et à mobiliser suffisamment de compétences vertes, selon le Green Skills Outlook – nouvelle étude d'Economist Impact, soutenue par la plus grande société d'électricité d'Europe, Iberdrola.

Bien qu’une écrasante majorité (79%) des dirigeants d'entreprise convient que les compétences seront le moteur le plus important de la transition verte, seulement 55 % mettent en œuvre ou planifient des programmes pertinents pour les développer au sein de leur personnel. Cette situation laisse une grande partie de la main-d'œuvre sans formation dans les compétences nécessaires pour s’adapter à une économie plus verte, entravant potentiellement les progrès de la transition verte, à un moment où celle-ci devient urgente pour lutter contre la crise climatique et renforcer la sécurité énergétique.

En conséquence, le Green Skills Outlook a relevé que 62% des dirigeants d'entreprise mondiaux estiment que les pénuries de compétences créeront des goulots d'étranglement qui retarderont la transition.

Alors que les industries écologiques gagnent en importance, The Green Skills Outlook montre que les chefs d'entreprise sont majoritairement optimistes quant à la transition écologique, 79% d'entre eux affirmant qu'elle présente plus d'opportunités que de défis pour leur organisation. La transition verte devrait avoir un impact positif net sur la création d'emplois, en particulier dans les domaines de l'énergie propre, de l'électrification, de l'efficacité énergétique et de la recherche et du développement. Près des trois quarts (73 %) des personnes interrogées pensent que la transition verte créera plus d'emplois qu'elle n'en supprimera, et 81% affirment qu'elle créera des emplois de meilleure qualité pour les travailleurs.

Nouvelles compétences

Au niveau mondial, l'Organisation Internationale du Travail (OIT) estime que la transition pourrait entraîner la création nette de 25 millions d'emplois d'ici 2030, notamment dans les secteurs et activités verts. Par exemple, dans le secteur de l'énergie, l'expansion et l'entretien des réseaux électriques et des installations de stockage créent des millions d'emplois supplémentaires dans le monde entier, jusqu'à 3 500 emplois pour 100 000 emplois en Europe.

La transition exigera de tous les travailleurs qu'ils acquièrent des compétences —pas seulement de ceux qui occupent des fonctions explicitement dédiées. Elles iront des compétences non professionnelles et non techniques, nécessaires pour exceller dans les emplois verts, aux compétences plus techniques et spécifiques à un rôle. Par exemple, plus d'un tiers (38 %) des répondants du secteur de l'énergie ont identifié la mise en œuvre de réseaux électriques intelligents comme l'une des compétences les plus importantes pour permettre l’évolution de leur organisation. Plus généralement, les compétences intersectorielles les plus identifiées sont les rapports de durabilité et de divulgation (39%), l'évaluation de l'impact environnemental (35%) et la conformité en matière de durabilité (32%). Cependant, les compétences en conformité et en divulgation restent parmi les plus difficiles à trouver. De plus, les compétences non techniques seront importantes pour soutenir les efforts des chefs d'entreprise dans la transition de leurs activités vers des méthodes de travail plus écologiques. Les trois compétences les plus recherchées par les entreprises sont la sensibilisation à l'environnement (45%), l'innovation et la créativité (37%) et la résolution de problèmes (31%).

Soutenir l’investissement

Le Green Skills Outlook montre que les chefs d'entreprise du monde entier sont extrêmement positifs à l'égard de la transition écologique, et deux tiers d'entre eux (63%) affirment que c'est à eux, et non aux décideurs politiques, qu'incombe la responsabilité de la mener à bien. Cependant, il sera impératif de combler les lacunes émergentes en matière de compétences, et cela nécessitera une coordination et des stratégies innovantes de la part des gouvernements, des établissements d'enseignement et du secteur privé. Les trois principales politiques qui, selon les chefs d'entreprise, devraient être prioritaires pour garantir que l'offre de compétences vertes sur le marché du travail réponde aux besoins de la transition verte sont les suivantes : Le soutien aux investissements des entreprises dans des programmes de perfectionnement et de recyclage (par exemple, par des subventions ou des allègements fiscaux) (53%) ;  Le soutien à la mise en place de cours sur les compétences vertes dans les établissements d'enseignement (par exemple par le biais d'un financement stratégique) (49%) ;  L'adaptation des programmes d'emploi et de formation existants pour les chômeurs afin de mettre davantage l'accent sur les compétences vertes et de les soutenir (46%). Outre l'introduction de politiques actives du marché du travail qui favorisent l'offre de compétences vertes, à plus long terme, les gouvernements devront créer un environnement propice qui encourage l'écologisation de l'économie de manière plus générale. Par exemple, en adoptant des normes plus strictes, en fixant un prix pour les émissions et en supprimant les subventions accordées aux industries polluantes, telles que les combustibles fossiles.

   

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