Bordeaux, métropole attractive

Quelles sont les métropoles les plus attractives, qui attirent et qui portent un dynamisme certain dans les grandes filières économiques ? Une enquête répond à ces questions.

Afin de renforcer les territoires, le statut de métropole a été créé par la loi du 16 décembre 2010 pour affirmer le rôle des grandes agglomérations comme moteurs de la croissance et de l’attractivité du territoire. C’est là que les entreprises construisent les dynamiques économiques actuelles et de demain. Pour comprendre les évolutions et les tendances, Stan et Newton Offices viennent de publier l’Observatoire des Métropoles : une grande enquête menée régulièrement auprès d’un panel de dirigeants d’entreprises et de salariés, réalisée par Odoxa et commentée par KPMG. A noter que ces travaux n’ont pas pris en compte les métropoles de Grenoble et Nancy.

Premier enseignement de l’étude, si toutes les métropoles étudiées sont jugées attractives par les 2/3 des chefs d'entreprise sondés, Bordeaux, Lyon et Lille sont perçues comme les trois plus attractives. Les salariés aussi jugent la plupart des métropoles « attractives » et partagent largement les préférences des entreprises. Ils placent également Bordeaux en tête de ce palmarès accompagnée cette fois des métropoles de Toulouse et de Montpellier. C’est aussi dans la métropole de Bordeaux que les salariés s’installeraient le plus volontiers si une opportunité professionnelle se présentait. Elle est suivie par les métropoles « sudistes » de Nice, Montpellier, Toulouse et Aix-Marseille-Provence.

Autre surprise, près de trois-quarts des salariés français (74%) indiquent être prêts à s’installer dans l’une des douze métropoles testées si une opportunité professionnelle se présentait.  Si un boost de salaire ou de poste faciliterait évidemment leur prise de décision, on note que près de la moitié des sondés (44%) seraient candidats à un départ sans conditions dans l’une de ces 12 métropoles. Les jeunes et les habitants de l’agglomération parisienne seraient même plus de 6 sur 10 à se porter volontaires au départ dans cette configuration.

La qualité de vie et l’environnement comme principaux critères

Les critères comptant le plus pour les salariés pour choisir une métropole sont : la qualité de vie, l’environnement et l’immobilier. On comprend donc aisément cet appel du sud et la recherche de métropoles à « taille humaine ». Inversement, le dynamisme économique de la métropole est un critère bien moins important à leurs yeux et c’est justement sur ce critère que les grandes métropoles de Paris et Lyon sont perçues comme les plus performantes.

Les chefs d’entreprises sont de leur côté assez en phase avec les salariés ; en effet, le critère comptant le plus à leurs yeux pour développer une antenne ou déplacer leur entreprise dans une métropole est la « qualité de vie ». Mais, contrairement aux salariés, ils accordent une importance toute aussi grande ou presque (2ème) au dynamisme économique de la métropole. Arrive en troisième position « l’environnement géographique ».

Lorsqu’ils pensent au dynamisme économique et à la politique économique des métropoles, le principal critère qui vient à l’esprit des chefs d’entreprises est le capital humain, permettant de pouvoir recruter facilement des collaborateurs. Arrivent ensuite : La fiscalité et la capacité de la métropole à pouvoir inciter des entreprises à venir s’y installer ; le pouvoir d’achat des habitants ; les performances économiques des entreprises déjà présentes

Si elle est peu prisée au classement global, la métropole de Paris se taille la part du lion sur les classements par filières. Sur les 4 grandes filières testées, Paris se classe première 3 fois sur 4 (santé, industrie et digital) et finit deuxième, derrière Lyon sur la transition énergétique. Réciproquement, Lyon est systématiquement sur le podium sur les quatre filières testées.

En parallèle, le classement montre que chaque métropole a son territoire de prédilection, lui permettant de concurrencer les deux géantes (Paris et Lyon) : Bordeaux sur la santé (2ème), Nantes sur la transition énergétique (3ème), Toulouse sur l’Industrie (3ème) et Lille sur le digital et le numérique (3ème).

Le panorama complet des métropoles en termes de critères d’attractivité montre aussi que toutes ont des avantages à faire valoir. Ainsi, les entreprises priorisant l’immobilier ont tendance à privilégier plus souvent que la moyenne les métropoles de Paris (+6 pts/moyenne de citations Paris) et Lyon (+10 points). Celles qui privilégient le capital humain surcotent Lille (+6 points), Toulouse (+10 points), Nice (+9 points), Rennes (+9 points) et Nantes (+3 points) … et celles qui misent avant tout sur la qualité de vie, citent bien plus que la moyenne Bordeaux (+3 points). Enfin, le fait de privilégier le critère de situation géographique et d’environnement incite à surcoter Montpellier (+8 points).

Nouvelles stratégies

« Il y a une décennie à peine, nous pouvions constater une corrélation totale entre l’attractivité des métropoles et leurs indicateurs économiques (croissance, emploi, investissements...). Aujourd’hui, d’autres éléments viennent pondérer, voire modifier cette logique. Ainsi la qualité de la vie, la culture et l’éducation, tout comme l’innovation et l’Entrepreneuriat, s’invitent comme critère de premier choix et parmi eux la sécurité, l’environnement et l’accès aux soins deviennent non négociables. C’est ainsi que l’on voit apparaître de nouvelles stratégies de territoires à 360° alliant économie, culture, tourisme et environnement comme l’illustrent la création des “agences d’attractivité” en périphérie de ces grandes métropoles. L’enjeu principal demeure la rétention et l’attractivité des ressources et cela passera par la mise en place d’un cercle vertueux autour de la formation et des compétences. Ainsi, l’identification des filières porteuses est la clé de voûte pour déterminer en concertation avec les entreprises et le tissu économique local, les investissements à réaliser pour répondre à leurs attentes et adapter les emplois aux besoins », analyse Georges Maregiano, Directeur National du marché ETI KPMG France

Les résultats

Pour chacune des métropoles diriez-vous que c’est une métropole attractive ?

- Pour les chefs d’entreprises

1. Bordeaux 82 % ; 2. Lyon 80 % ; 3. Lille 79 % ; 4. Strasbourg 69 % ; 5. Rennes 68 % ; 6. Toulouse et Nantes 67 % ; 9. Montpellier 66 % ; 10. Nice 65 % ; 11. Paris 64 % ; 12. Aix-Marseille 63 % ; 13. Rouen 50 %

- Pour les salariés

1. Bordeaux 70 % ; 2. Toulouse et Montpellier 68 % ; 4. Lyon 65 % ; 5. Lille 64 % ; 6. Strasbourg 63 % ; 7. Nice 62 % ; 8. Rennes 59 % ; 9. Nantes 58 % ; 10. Aix-Marseille 55 % ; 11. Rouen 53 % ; 12. Paris 51 %

Dans quelle métropole seriez-vous prêt à vous installer si une opportunité professionnelle se présentait ?

1. Bordeaux 48 % ; 2. Nice et Montpellier 46 % ; 4. Toulouse 44 % ; 5. Aix-Marseille 40 % ; 6. Lyon et Strasbourg 38 % ; 8. Nantes et Rennes 37 % ; 10. Lille 36 % ; 11. Rouen 33 % ; 12. Paris 29 %

Quelles sont selon votre vision de chef d’entreprise les trois métropoles les plus dynamiques d’un point de vue économique ?

1. Paris 61 % ; 2. Lyon 55 % ; 3. Lille 30 % ; 4 Aix-Marseille 29 % ; 5. Bordeaux 28 % ; 6. Toulouse 19 % ; 7. Nantes 16 % ; 8 Rennes 13 % ; 9. Strasbourg 12 % ; 10. Nice 11 % ; 11. Montpellier 10 % ; 12. Rouen 4 %

Quelle est pour vous la métropole la plus attractive sur chacune des filières économiques suivantes ?

Santé et bien-être : 1. Paris, 2. Bordeaux, 3. Lyon, 4. Nice, 5. Aix-Marseille, Nantes et Rennes, 8. Toulouse, Strasbourg et Montpellier, 11. Rouen, 12. Lille

Transition énergétique : 1. Lyon, 2. Paris, 3. Nantes, 4. Strasbourg, 5. Bordeaux, 6. Lille et Toulouse, 8. Aix-Marseille, 9. Rouen, Montpellier et Rennes, 12. Nice

Industries et innovations technologiques : 1. Paris, 2. Lyon, 3. Toulouse, 4. Nantes, 5. Bordeaux, 6. Rennes, 7. Aix-Marseille et Lille, 9. Nice, 10. Rouen et Montpellier, 12. Strasbourg

Digital, numérique et intelligence artificielle : 1. Paris, 2. Lyon, 3. Lille, 4. Bordeaux et Toulouse, 6. Nice, 7. Aix-Marseille, Nantes, Strasbourg, Montpellier et Rennes, 12. Rouen.

   

 

Commentaires

Aucun commentaire

Ecrire un commentaire

Pour écrire un commentaire vous devez vous connecter à votre compte.

Si vous n'avez pas encore de compte nous vous invitons à vous inscrire gratuitement.

A lire