15 milliards de délais

L'allongement des délais de paiement contribue à fragiliser les petites entreprises

Le rapport annuel de l’Observatoire des délais de paiement confirme une dégradation des comportements de paiement en France, dans un contexte de fragilisation de la trésorerie des entreprises. À la fin de l’année 2024, le retard moyen atteint 13,6 jours, un niveau supérieur à la moyenne européenne et en hausse d’un jour par rapport à l’année précédente.

Cette tendance concerne particulièrement les plus grandes entreprises, dont les retards atteignent en moyenne 18 jours dans les structures de plus de 1 000 salariés.

Les PME et microentreprises continuent de faire preuve de discipline : plus de deux PME sur trois règlent leurs fournisseurs en moins de 60 jours, et plus de 4 microentreprises sur 5 font de même, contre une entreprise sur deux chez les entreprises de plus de 1000 salariés.  

Ce rapport annuel rappelle que la persistance des retards pénalise la trésorerie des PME et des microentreprises à hauteur de 15 milliards d’euros. Cette redistribution potentielle souligne le défi économique majeur que constitue le respect des délais de paiement pour le tissu entrepreneurial français.

Contrôles intensifiés

Dans la sphère publique, les délais de paiement de l’État poursuivent leur amélioration, avec un délai global moyen de 14,2 jours et près de 9 paiements sur 10 effectués sous 30 jours. Les collectivités locales progressent également, bien que des écarts territoriaux restent marqués. En revanche, les établissements publics de santé voient leurs délais se détériorer, atteignant 63,4 jours en moyenne en métropole, et jusqu’à 121,5 jours en Outre-mer, bien au-delà du délai réglementaire.

Par ailleurs, le rapport confirme l’intensification des contrôles menés par la DGCCRF, avec une hausse de 18,5 % du taux d’anomalies relevées.

Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises et de l'Économie sociale et solidaire a déclaré : « Nous devons agir, c’est une question de justice économique. Je souhaite que les contrôles soient renforcés et que les plafonds des sanctions soient largement rehaussés, par exemple jusqu’à 1% du chiffres d’affaires mondial. »

   

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